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Interview  (Paris)  17 novembre 2003

Il est des groupes, des musiciens, des chanteurs, qu'on n'ose pas rêver apercevoir ailleurs que sur la scène. Difficile aussi de se frayer une petite place lors des interviews de promo trustées par les gros médias. 16 Horsepower fait partie de ceux-là et pourtant...grâce à Immylou de Glitterhouse, et qu'elle en soit grandement remerciée, nous avons pû obtenir une interview exclusive lors de leur passage à Paris quelques heures avant le concert au Bataclan, juste avant les balances.

Jean Yves Tola et David Eugene Edwards m'ont accueilli avec gentillesse, simplicité et aménité pour ma piètre maîtrise de la langue anglaise. Dans la petite loge en backstage, il régnait une atmosphère de calme et de sérénité bien éloignée du rythme de pré-concert que l'on imagine fièvreux. Jean Yves Tola calme, précis, attentif, répond avec sincérité, en français ça aide, aux questions posées pendant que David Eugene Edwards part plusieurs fois sur scène où interviennent les réglages. Ce dernier, qui nous était apparu blafard, le visage creusé, comme prématurément vieilli (ou était-ce les éclairages?) au Café de la danse lors de sa tournée avec Woven hand, paraît aujourd'hui reposé, le visage lisse et pâle d’un archange, les cils presque transparents sur un étrange regard d’une pureté et d’une douceur indicibles.

Une petite demie heure d'entretien donc pour parler à batons rompus de l'actualité, l'album "Olden" que 16 Horsepower dans sa formation à trois (Jean Yves Tola, David Eugene Edwards et Pascal Humbert) présente au cours d'une tournée européenne, des fausses rumeurs de séparation et de leur dix ans de carrière.

Pourquoi avez vous réalisé, dix ans après votre premier enregistrement, Olden, qui ne comporte que des morceaux anciens ? S’agit-il d’un cadeau d’anniversaire ?

10 ans, c’était juste un moment opportun. Nous avions ces enregistrements qui ont dix-onze-douze ans. En les réécoutant, nous nous sommes aperçus qu’ils étaient de bonne qualité et qu’ils constituaient la forme originale des morceaux qui ensuite ont été enregistrés avec plus d’arrangements. Nous étions trois et nous tournons à trois et nous jouons ces morceaux dans cette forme.

Cette tournée a-t-elle pour but de promouvoir Olden ?

Nous ne jouons que les morceaux d’Olden non seulement pour montrer ces morceaux joués de cette manière à 3 mais également parce que nous n’avons fait qu’une seule tournée en Europe dans cette formation, la toute première, et en première partie. Peu de gens nous ont vus. Nous avons pensé qu’il était peut être intéressants pour les gens qui nous connaissent de voir le groupe original.

Vous démentez donc les rumeurs de séparation qui ont entouré la sortie d’Olden ?

Oui. Mais on ne peut pas empêcher les gens de parler…

Envisagez-vous de reprendre d’autres morceaux anciens et de faire un Olden 2, 3… ?

Non.

Vous parliez de la musique originelle de 16 Horsepower. Comment avez-vous choisi au début du groupe la ligne musicale ?

Je ne sais pas s’il est juste d’employer le terme de choisir. C’est la musique que nous jouons. La musique que nous jouons naturellement quand on s’asseoit ensemble. Ce n’est pas un choix pensé, réfléchi,en se disant Qu’est ce que l’on va faire ?

Il n’y avait pas de stratégie musicale ?

La stratégie résidait uniquement dans le choix des instruments avec lesquels nous voulions jouer, surtout pour David, une guitare acoustique, un banjo, un bandonéon. Après c’est ce qui sort du cœur et de l’âme.

Donc vous vous réunissez et les morceaux naissent ainsi ?

Cela dépend des morceaux, des disques. Nous sommes à trois, parfois à deux. David écrit beaucoup de morceaux et les apporte et nous les retravaillons ensemble. Il n’y a pas vraiment de règles.

Globalement, vous avez gardé la même ligne musicale. Cela résulte-t-il d’un choix ?

Nous jouons ce qui nous plaît, ce qui nous tient à cœur, ce qui nous motive. Nos influences restent les mêmes. Nous jouons ce qui sort de nos tripes si je puis dire.

Intellectuellement, pouvez-vous envisager vos morceaux joués dans un registre différent ?

Nous changerions plutôt l’instrumentation, pour rendre un morceau électrique plus acoustique, de le ralentir, nous l’avons déjà fait avec "Horse head" que nous jouons parfois dur, parfois tout acoustique. Sinon, les morceaux changent tout en restant dans notre genre sans les modifier artificiellement.

Certains morceaux sont très différents joués en live.

Oui, c ‘est exact mais ils restent très similaires dans l’intention de départ ; seuls changent parfois l’instrumentation et le tempo.

Vous parliez des influences. En 1996, vous citiez Bob Dylan, Leonard Cohen, Johnny Clash, Joy Division, The Birthday Party, Nick Cave & The Bad Seeds, The Gun Club et The Hungarian Band Muzsiskas. Qu’en est-il aujourd’hui?

Les influences sont restées les mêmes car elles sont dans l’oreille et elles demeurent. Au fil du temps, nous découvrons d’autres musiques, d’autres groupes qui vont s’ajouter à ces influences. Nous n’avons pas envie de jouer aujourd’hui ce que nous jouions il y a cinq ans ou dix ans.

Comment conciliez-vous vos projets personnels (Woven Hand, Lilium) avec 16 Horsepower, projets qui au demeurant se sont concrétisés au moment où les rumeurs de séparation circulaient ? S’agit-il d’une simple coïncidence ?

Non pas du tout. Justement à cette époque nous avons fait une sorte de break après huit-dix ans de tournées ininterrompues. Nous étions en tournée six mois par an, pas d’affilée mais par période de six-huit semaines et il était temps de faire un souffle. Mais cela n’empêche pas le désir, le besoin, l’envie d’écrire et de continuer de faire de la musique. David a mis à profit ce moment pour faire des choses plus personnelles d’où Woven Hand. Pascal et moi avons eu envie également de faire d’autres choses. Mais il s’agit de projets que nous faisons chez nous, sans pression, sans tournée, enfin il y en a mais moins qu’avec 16 Horsepower. C’est plus individuel, plus intime dans la production et dans la réalisation et donc plus libre au niveau de l’emploi du temps.

Doit-on en déduire que 16 Horsepower fera moins de tournée dorénavant ?

Oui, tout à fait.

David Eugene Edwards a fait une tournée avec Woven Hand. Qu’en est-il pour Lilium ? Une tournée est-elle envisageable d’autant que beaucoup de guests ont participé au deuxième album Short stories ?

Nous avons envie de faire des concerts et nous avons des propositions en ce sens. Mais nous ne savons pas si nous en aurons le temps et la possibilité technique et physique. Bien sûr pas avec tout le monde, mais au moins avec un certain noyau qui soit suffisamment intéressant pour que le public apprécie. Mais nous n’avons pas dit non. Nous allons essayer.

Même si 16 Horsepower tournera moins, continuez-vous d’écrire des morceaux ?

Oui, tout le temps.

Y aura-t-il un album prochainement ?

Sûrement. Mais quand ? Je ne sais pas. Cela va dépendre de nos emplois du temps, de ce qui va se passer avec cette tournée, des projets de David. Nous avons d’autres préoccupations également. Il faudra trouver le moment opportun. Cela peut être dans deux mois, dans six mois, dans un an.

Vous allez tourner dans toute l’Europe. Dans quel pays avez-vous la meilleure audience ?

Nous sommes bien reçus partout. Nous avons une audience fidèle, attentive, respectueuse et loyale. Nous sommes très flattés. Cela se passe toujours très bien quelle que soit la ville. Il y a des pays qui "marchent" peut être un peu mieux mais c’est quand même très similaire qu’il s’agisse de salles de 600 à 2000 personnes. Les petites salles sont souvent aussi agréables et aussi intenses, parfois même plus, que les grandes salles.

Quand 16 Horsepower décide de faire une tournée, rencontrez-vous des difficultés pour l’organiser ?

Non, jamais. C’est plutôt le contraire qui se produit, et je dis cela sans vouloir être prétentieux. Nous avons plutôt des difficultés pour limiter les tournées. Mais il est vrai que nous tournions plus et nous venions deux ou trois fois par an à Paris par exemple. Désormais nous venons moins et moins longtemps. Nous essayons de faire plus de choix en termes de lieux importants et précis et en même temps cruciaux pour notre carrière. Cela ne plaît pas à tout le monde mais nous voulons garder des concerts intéressants, plein d’énergie et d’intensité et qu’ils ne deviennent pas une machine. Il faut reconnaître qu’après six-sept ans de carrière, nous étions une machine. Il y avait des avantages bien sûr mais au niveau de la pureté des intentions à donner au public s’était installé une certaine fatigue. Au cours de huit semaines de concert, nous jouions six soirs par semaine, nous ne savions plus quel était le 15éme ou le 3 ème concert. Avec un tel rythme, on ne sait plus devant qui on joue, où on est et cela perd de son originalité et de son intensité.

Pour les concerts, les playlist sont-elles formatées ?

Oui, mais on ne s’y tient pas tant que nous ne sommes pas totalement satisfaits. Nous déterminons une playlist et elle est ajustée pendant les trois ou quatre premiers concerts jusque cela nous plaise. Certains morceaux peuvent changer de place. Ensuite, quand le set est fixé, on s’y tient je dirais à 80%, avec des modifications à la marge. Cela est nécessaire pour permettre de se concentrer sur la performance plutôt que sur l’aspect technique. Et puis il existe certaines contraintes techniques du fait que David change d’instruments pratiquement à chaque morceaux. Certains morceaux ne peuvent pas être joués à la suite et il y aussi des morceaux qui nécessitent des réglages sur un instrument.

Comment expliquez-vous le fait que 16 Horsepower qui se différencie par son originalité et sa singularité ne soit pas imité?

Il y en a qui essaient aux Etats Unis. Cela étant nous ne sommes pas un groupe facilement imitable en raison des instruments dont nous jouons et de notre style de jeu qui est assez particulier. Il n’est pas facile d’avoir la musicalité de David ou Pascal. Et puis nous ne sommes pas vraiment un groupe si connu pour que beaucoup de gens souhaitent nous imiter. En revanche, je crois que nous pouvons les influencer sans doute un peu mais de là à créer des groupes clones, non, ce n’est pas si aisé surtout techniquement

Dans quelles circonstances avez-vous écrit les morceaux de Blush ?

Je ne connaissais rien au monde de la danse. Tom Borman qui est un de nos amis a parlé de nous à Wim Vandekeybus, le chorégraphe de Ultima Vez. Il a assisté au concert de Woven hand à Bruxelles et après, il est venu me parler et me dire qu’il voulait utiliser ma musique pour des ballets. Je lui ai répondu que je voulais voir son travail. J’ai visionné des vidéos de ballets précédents que j’ai aimés et j’ai eu envie de jouer en live pour ce ballet.

Les morceaux de Blush prééxistaient-ils au ballet ou ont-ils été composés spécialement pour Blush ?

La plupart des morceaux ont été composés pour le ballet.

(NDLR : Le roadmanager vient signifier le début des balances et le temps imparti touche malheureusement à sa fin)

Si vous ne disposiez que de trois mots pour qualifier votre musique, quel seraient-ils ?

Jean Yves Tola : True Spiritual Soulfull

David Eugene Edwards : For the Lord

 

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Olden de 16 Horsepower
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16 Horsepower en concert au Bataclan (17 novembre 2003)


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