Des nouvelles des éditions Playlist Society, que l’on aime beaucoup chez Froggy's Delight, qui nous proposent en ce début de mois de mars un tout petit ouvrage consacré à des entretiens avec des personnes travaillant dans l’univers du septième art.

Ils sont cinéastes, producteurs, scénaristes, chefs opérateurs ou maquilleurs. Tous ont participé au renouveau du cinéma de genre en France depuis une dizaine d’années au travers de films tels que Grave, Teddy, Le règne animal, Vermines, Vincent doit mourir ou The substance.

Avec cet ouvrage, Un genre à soi, ils racontent, tour à tour, leur rapport au métier, au cinéma et à l’industrie. Les clés de fabrication confiées ici permettent de comprendre le genre, son élaboration et ses spécificités. En point d’orgue de tout cela se trouve une question clé, celle de savoir si le nouveau cinéma de genre français est parti pour durer.

Cet ouvrage est le fruit d’un travail mené par Judith Beauvallet, journaliste cinéma et réalisatrice de courts-métrages. Il est aussi mené par Axel Cadieux, rédacteur en chef de Sofilm et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma. Et pour finir, nous retrouvons aussi Quentin Mével, délégué général de l’A.C.R.I.F., auteur de plusieurs ouvrages dont certains sont chroniqués sur notre site.

C’est Judith Beauvallet qui se charge d’introduire l’ouvrage, pour nous définir le cinéma de genre, nous parler de sa naissance et de son histoire. Elle nous montre la frilosité des investisseurs et des institutions pour financer ce cinéma.

L’ouvrage se prolonge avec les entretiens menés par Axel Cadieux et Quentin Mevel. On y retrouve Cassandra Warnauts, productrice dans une maison belge à qui l’on doit notamment les films Grave et Titane de Julia Ducournau. On apprend donc de nombreuses choses sur son travail, sur les difficultés pour le travail de montage, sur le casting, sur les décors. Elle nous parle aussi du nouveau projet de film de Julia Ducournau.

C’est ensuite au tour de Ludovic et Zoran Boukherma d’être interrogés. Ils sont les réalisateurs du film Teddy, sorti en salle en 2020. Il nous parle de la genèse de ce film, de leurs méthodes d’écriture, du financement du film.

Olivier Alonso et Frédéric Lainé qui font partie de l’atelier 69 nous parlent de leur travail sur différents films, autour des effets pratiques et des effets visuels. Ils ont aussi travaillé sur les films de Julia Ducournau mais aussi sur le film Le règne animal.

Manuel Dacosse est un chef opérateur que les réalisateurs s’arrachent. Ses collaborations sont nombreuses, avec des grands réalisateurs comme François Ozon que j’aime beaucoup au passage. Il nous explique donc comment il choisit ses projets, vu qu’il a souvent l’embarras du choix et comment il travaille évidemment.

Sébastien Vanicek, qui est interviewé ensuite est un des jeunes fleurons du cinéma de genre francais, réalisant des courts-métrages, travaillant souvent aux Etats-Unis. On apprend de nombreuses choses sur le montage notamment.

L’ouvrage se termine autour de Marc Missonnier, un producteur français et Coralie Fargeat à qui l’on doit l’excellent The substance, sorti récemment.

Une fois encore, il s’avère que la lecture de cet ouvrage est passionnante, particulièrement pour ceux qui s’intéressent au cinéma et au cinéma de genre. Ce format d’entretien est vraiment parfait pour bien comprendre les différents métiers du cinéma et appréhender leur travail bien spécifique. On y découvre l’envers du décor et le travail d’amont en aval lorsque l’on fait un film. Encore une fois une réussite pour Playlist Society qui continue de nous régaler avec ses ouvrages toujours de grande qualité.