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La Maroquinerie  (Paris)  8 juin 2006

Asyl, le groupe que l'on prononce "Asile" et non pas "Ass hole" comme je le pensait précédemment. "Qu'est ce que tu va voir ce soir?", "Une groupe de trou du cul, pourquoi?". Forcément ça fait mauvais genre.

Alors Asyl à la Maroquinerie, la salle inaccessible à ce jour.

Enfin, inaccessible en métro, le métro bondé jusqu'a en faire vomir les foules, avec les odeurs de dessous de bras et de kebab foutu qui accompagnent notre beau mois de juin, juin parisien. Le temps est doux et je remonte la rue de Ménilmontrant en écoutant gentiment "Sunny afternoon". En fait je rêvais de cocktail aux agrumes, de pelouse verte et de Dunhill 100's pour cette soirée. Rien à voir avec l'amphithéâtre qu'est la Maroquinerie, son sous-sol et son public... bizarre.

Et puis Asyl, faut connaître. On les a bien vu en couverture de certains magazines tels Campus, le journal culturel pour étudiant d'université révolutionnaire. Et puis quelques émissions comme Trax ou ce genre de chose pour insomniaque au crâne explosé. Oui ça c'est des pub, Asyl n'était qu'un nom quoi, le nouveau mini boum français. Tant pis pour les cocktails et les cigarettes, je n'ai plus d'argent de toute manière.

Une première partie, cela semble de rigueur quand on fait un concert. Alors Asyl invite Berline. Je ne sais pas ce qu'ont les gens en ce moment, si c'est l'esprit "Do It Yoursefl" ou les nouveau Mac intel vraiment pas cher, mais les couples fondent de plus en plus de groupes. Sur scène, un homme guitariste et une femme chanteuse. Sont-ils ensemble... big deal, la suite ne nous le dira pas.

Le groupe avait ramené son fan club qui manifeste bien sa présence, intonation groupie donc (ooooooouuuuuuuuuaaaaaaaaiiiiiiiissssss). Fans certainement mérités vu la qualité de la musique.

Ok la moitié est jouée par une boucle sampler ou je ne sais quelle nouvelle technologie numérique. Impressionnant ce que l'on peut faire avec la technologie. Mais un truc ne changera jamais, le travail du musicien.

Premier morceau joué sur une basse, et sans artifice. Le truc sonne étonnamment, surtout qu'il joue complètement inversé avec la corde grave en position aigüe et vice versa. Puis le tout devient affolant sur le deuxième morceau. Un vrai riff, Keith Richard sans le cocotier. La musique de Berline, c'est un peu l'eau pour le canoë : elle fait flotter, glisse sur la coque, laisse des traces de passage... Sacré accroche coeur, esprit très rock and roll.

D'abord dans le coté blues de la chose. On pense forcement aux Kills pour la guitare et la formation. The Kills avec un bémol : la chanteuse n'arrive pas à être sexy. Elle aura beau se déhancher, se rapprocher timidement de son partenaire avec des yeux de chatte mixomateuse, on ne sent aucune tension sexuelle entre les deux. Ici pas de Catherine Ringer, juste une jolie voix.

La véritable tension sexuelle, elle se passe entre l'homme et son instrument. Masturbation vous me direz, exactement : on monte et descend le manche, les épaules bien sorties, les doigts tapent puis s'en vont, ils tâtonnent. Un vrai Keith Richard je vous est dit, il arrive même à chanter avec une clope dans la bouche ! Puis bon, blues mais aussi très actuel avec des chansons pour gens qui sautillent.

Ca me fait penser, vous avez vu que les sénateurs balisent à propos des prochains Technival d'été. Ambiance Technival, c'était ça, avec les gens kangourou et les danses désymétriques. Dommage que le set se soit clôturé sur un dernier morceau carrément douloureux, les applaudissements s'en sont faits moins forts.

Quelqu'un a très brillamment expliqué hier à la TV comment les femmes marchaient sexuellement : comme une voiture avec un starter, il faut aller du plus doux au plus... bref, crescendo. Asyl est exactement pareil : au début ça semble très gras et indigeste, "heavy" comme on dit en anglais, puis plus les morceaux avancent plus on décolle. Ce fut donc le début qui a été douloureux pour eux.

Et puis les Asyl sont des drôles de gars. Je ne sais pas ce qu'ont les guitaristes en ce moment mais ils ressemblent tous au fils du docteur Mac Namara dans la série "Nip Tuck".

Les Asyl ne sont pas vraiment sexy, même dans leur musique. Il manque de fluidité. La fluidité avec toute la connotation quelle apporte, cette sonorité en F si magique, le F, petit frisson de la langue française.

Bref, Asyl est imposant, monstrueux de violence, mais pas frissonnant. Tout nous l'indique, jusqu'à la gestuelle du chanteur. Celui-ci bouge comme Michael Jackson dans le clip de "Thriller". Le pas mythique où il tend les bras vers la droite avec les main tombantes puis fait les balances à gauche, et ainsi de suite. La fameuse danse du zombie.

Le chanteur d'Asyl a cette drôle de gestuelle, très droite, très "j'ai un cintre coincé dans la chemise". On a affaire à quelqu'un de dérangé, paumé et impulsif. Son regard est jeune et inquiet, il est celui qui cherche sa route en plein milieu d'une fôret hantée. Et il chante sur des airs comme on sait en faire dans le rock français.

Asyl fait définitivement partie de la même famille que Hushpupies et Electrokution, très brut et fonce dedans avec le côté mélodique. Le groupe fait même penser à Blur quand il chantait "Beetlebum", "Girls & Boys" pour la basse. La vrai basse du début des années 90, celle que Cake appréciait particulièrement.

Mais Asyl a aussi une relation à Blur pour certains riffs joués sans distorsion et avec les aigus saturés. On appelle sa "Grunge", comme le riff de "Song 2". Alors tout se passr très bien jusqu'à ce que le chanteur quitte la scène pour se joindre à la fosse.

Et là, dans un delirium limite autiste, il fait s'asseoir les gens et leur demande de crier en invoquant je ne sais quel amour de la musique et suicide collectif. L'histoire n'est pas très claire mais le résultat est assez ridicule.

Cela rappelle en fait une scène du livre "Betty Monde" de Coralie Thrin Thi où l'héroïne va à un concert de Slipknot où le chanteur (Corey Taylor pour ne pas le citer) invite toute la salle à s'accroupir et à sauter d'un coup. Idée des plus cons s'il en est une, mais malheureusement Asyl en a eu une très similaire. L'apogée du concert était donc passée et il était temps de faire le chemin inverse, redescendre au fur et à mesure. Redescente comme avec les drogues, où la fin est tendue, ennuyeuse, trop longue.

Le dernier morceau, "Zeppeling", est d'un psychédélisme qui n'est pas vraiment passionnant. Le refrain qui pourrait marcher dans un boite cyber punk, les passages "hyptnotiques" rappellent le plus mauvais de Pink Floyd que des expériences sonores ne tournant au docteur Jekyll.

Ils avaient même invité un amis pour l'occasion, un homme à la très belle Jazzmaster qui c'est contenté de jouer du vibrato, faire des larsens et la fracasser sur son ampli. Messieurs les guitaristes, je sais que l'on a tous été martyrisé par Hendrix, mais arrêtons de vouloir l'imiter, surtout quand on a des boutons plein la gueule ou des cheveux blancs.

Puis le rappel fût lui aussi un peu trop long malgré une ligne de basse en fonction hoola hoop dans le bas ventre.

Je voudrais quand même saluer la reprise qu'ils ont pu faire de ce groupe bordelais Strychnine à l'accent bien punk français 80. Rien que le titre, "Géneration vaicue", ça pue la pisse de Kronembourg périmée sur les trottoirs de Barbès.

Asyl est donc un beau groupe mais il a des défauts. Cette phrase complètement nulle était juste destinée à vous faire comprendre que ma critique était un minimum positive, que je sais faire autre chose qu'être méchant avec les groupes de musique. Mais comme pour devenir rock critique il faut être honnête et sans pitié...

 

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En savoir plus :

Le site officiel de Asyl

Crédits photos : David (plus de photos sur Taste of indie)


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