Samedi 3 juin, l'événement est le concert de Shellac dans l'Auditorium.
Faisant fi des places assises, de la sécurité ainsi que des entrées surtaxées que certains avaient payées, Steve Albini invite le public à se rapprocher de la scène et à quitter les sièges qui convenaient peu au groupe. Vêtu d'un t-shirt Killdozer et jean troués pour Albini, d'un t-shirt et pantalon informes pour Todd Trainer, seul Bob Weston semble avoir fait un petit effort vestimentaire.
Pourquoi cette remarque ? C'est que l'esprit DIY transpire : une batterie toute simple, une tête et un ampli chacun.
Comme sur disque, les morceaux sont précisément joués, rythmiquement très justes. Contrairement à ce que l'on pouvait craindre de leur présence en festival, les interludes des questions du public permettant aux musiciens de se reposer ou se réaccorder ne passeront pas à la trappe, ce qui permet à Albini et Weston de montrer leur sens cinglant de la réplique.
On les sent apaisés et complices, Albini n'hésitant pas à provoquer Trainer en plein morceau. Comme en 2004, "I'm A Plane" que l'on devrait retrouver sur le disque annoncé cette année voit le groupe opérer une chorégraphie digne des plus grandes écoles de danse avant un final où les trois jouent de la batterie avant que Weston ne distribue des baguettes aux spectateurs afin de les faire jouer de la cymbale. Sur la scène de la Danzka CD Drone se succèdent Deerhoof et The Brian Jonestown Massacre. La voix de Deerhoof rappelle bien sûr Kazu Mikano de Blonde Redhead tandis que le guitariste insaisissable, lui, nous fait penser au jeu debridé que l'on peut retrouver chez Sonic Youth. The Brian Jonestown Massacre fut terne, à l'image du frontman tambourineur.
Rapide passage aux concerts de Lambchop et Violent Femmes sans surprise puis Lou Reed interprétant principalement son répertoire actuel, inconnu ou insipide, au choix.
Stereolab sur la scène Rockdelux avec Laetitia Sadier plus enjouée que pour les précédentes fois où j'avais eu l'occasion de voir le groupe. Autant on peut apprécier le groupe sur disque, autant leurs performances peuvent se révéler d'un ennui mortel et de mièvrerie. Cette fois ci, le concert fut tout simplement très bon.
Mogwai sur la grande scène profite de la place qui leur est offerte et des possibilités de travailler leur light show pour exécuter un concert à la setlist classique mais les conditions en firent un concert particulier. |