Texte d'Aude de Tocqueville mis en scène par Séverine Vincent avec Pierre Forest.
On dirait que ça sent la fin pour Tony, parce que l'heure de la retraite a sonné et qu'un nouveau gardien va bientôt le remplacer. Alors il s'accroche à sa loge et à son fauteuil à côté de l'aquarium où nage son poisson rouge. Il refuse de s'en aller.
Et il évoque son métier qu'il aime, les temps qui changent. Avec son franc-parler et son caractère entier, à près de 70 ans il se considère comme "un bon gardien" mais pas comme un concierge. A l'écoute de chacun des locataires qu'il connaît tous, il est leur confident.
Dans Solitude d'un ange gardien se déroule peu à peu l'écheveau des souvenirs de Tony entre anecdotes et réflexions métaphysiques. Il y parle des problèmes de voisinage et des petits trafics dans ce logement social multiculturel où malgré tout, il se sent bien, il se sent utile.
Et puis vient le temps d'évoquer son enfance en Algérie. Le texte d'Aude de Tocqueville sonne juste et prend au fil du récit une tournure plus grave et plus émouvante.
Sobrement mis en scène par Séverine Vincent, Pierre Forest incarne Tony avec une sincérité confondante. De sa belle voix grave, il tient avec métier et générosité ce moment de théâtre empli de nostalgie. Tout simplement humain.