Six années auront été nécessaires à la réalisation de "Paris je t'aime" . Lancé par Emmanuel Benbihy, le projet consistait à assembler plusieurs court-métrages, chacun retraçant une rencontre amoureuse dans l'un des arrondissements parisiens.
Malgré un budget limité, une vingtaine de cinéastes ont répondu présent, et pas n'importe lesquels : Walter Salles ( Carnets de voyage"), Alfonso Cuaron ("Harry Potter" et "Le prisonnier d'Azkaban"), Gus Van Sant (" Will Hunting", " Elephant"), Alexander Payne ("Sideways") pour en citer quelques-uns. L'évocation de ces noms aurait pu suffire à enjouer les cinéphiles, mais la liste des comédiens est venue surenchérir la mise : Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Elijah Wood, Natalie Portman, Steve Buscemi, Marianne Faithfull ... Le projet " Paris je t'aime" laissait présager quelque chose d'exceptionnel.
Les réalisateurs ont laissé libre court à leur imagination, et au final dix-huit segments de cinq minutes ont été retenus. Le tournage par arrondissements a l'avantage d'instituer de façon naturelle une ambiance à chaque histoire, et dans ce recueil se côtoient différents registres ; réel, fantastique, tragique,comique... De plus toutes les histoires ne racontent pas (pourtant dans les consignes initiales) une rencontre amoureuse à proprement parler. Mais l'amour est bien là, et décliné à toutes les sauces : amour/religion, amour/handicap, amour parents-enfants, homosexualité, amour/maladie, amour/mort, séparation.
Malgré sa prestigieuse affiche, et les espoirs qu'offraient ce projet, l'ensemble est très décevant. La plupart des scénarios sont légers voir bâclés, par exemple "Le Marais" de Gus Van Sant qui pourrait figurer dans une bonne vieille série TV pour ados à la française.
Dans le style incompréhensible (limite absurde) on trouve la séquence "Porte de Choisy" de Christopher Doyle. Heureusement, quelques histoires se dégagent du lot et sont même plutôt réussies : "Tour Eiffel" de Sylvain Chomet mettant en scène des mimes, "Quartier de la Madeleine" de Vincenzo Natali et ses effets qui rappellent fortement "Sin City", "Faubourg Saint Denis" de Tom Tykwer pour son rythme et pour la qualité de l'interprétation, "Place des Fêtes" d'Olivier Schmitz et " Bastille" d'Isabel Coixet pour leurs histoires émouvantes.
Cependant, pour ceux qui auraient - quand même - aimé, sachez qu'il serait prévu deux suites à "Paris je t'aime" , l'une tournée à New-York en 2007 et l'autre à Tokyo en 2008. |