Dès jeudi c'était le casse tête du week end : comment gérer l'inatendue ascension des bleus en coupe du monde ?
Coups de téléphone aux artistes, réunions extraordinaires, rebondissements en séries, la programmation du dimanche allait être chamboulée pour permettre la retransmission du match et ainsi satisfaire aux envies de milliers de footeux reconciliés avec l'équipe nationale.
La suite nous prouvera que toute les bonnes choses ont une fin mais revenons à la grande journée des Terre Neuvas.
Comme tous les ans, le festival consacre presque toute la journée du dimanche aux commémorations des terre-neuvas.
Grande messe du pardon, défilé dans le village, grande parade bigarrée, tout Bobital est de sortie pour fêter ces pécheurs téméraires, point de départ de ce qui est devenu le deuxieme festival de France.
Ces festivités terminées, la musique reprend ses droits sur les trois plateaux et propose une affiche comme toujours éclectique et populaire : les premiers attendus sont les Goristes sur la scène du grand banc. 8 déménageurs aux tee-shirts rouges, des textes souvent ironiques mais toujours très drôle, un très bon moment avec ces finistériens en attendant Bernard Lavilliers.
Le même qui s'élance sur la grande scène avec son spectacle bien rodé, des musiciens impeccables et des chansons mêlant rythmes salsa et chanson française.
Il n'a pas changé pour un sou, le baroudeur est toujours sur scène comme dans un tripot du brésil : à l'aise, heureux et entier.
Encore un seul groupe à venir et place au foot : les Hurlements de Léo se produisent sur la scène 2. Bel ensemble et musique originale, à mi chemin entre le rock cuivré des Têtes Raides et un ska plus énergique. De belles compositions et une équipe à toute épreuve.
Un moment rare avant une finale de coupe du monde franco-italienne.
Nous ne reviendrons pas sur le match, certains esperaient une victoire, d'autres priaient pour qu'il n'y ait pas de prolongations et que les concerts reprennent rapidement. Tous ont été deçus à la fin des deux heures trente d'interruption malgré un beau match des bleus.
A la fin du match, les organisateurs montent sur l'avant scène pour annoncer la soirée finlandaise et remercier le public présent sur les trois jours. Les spectateurs sont deçus mais restent devant la grande scène.
The Rasmus démarre la soirée en bleu et blanc. Après deux tubes matraqués sur les radios françaises, il est temps de voir le groupe en live.
Petite déception, rien de vraiment original, on repense à Europe ou Kyo et les commentaires vont bon train parmi les spectateurs.
Une masse de fans pogottent avec déléctation dans la fosse tandis que les autres boivent un verre en attendant l'attraction du week end.
Puisqu'il faut bien le dire, on n'aurait pas facilement imaginé voir un groupe de hard rock monsters sur la grande scène d'un festival français si Lordi n'avait pas gagné haut la main le concours le plus kitsch du monde qu'est l'Eurovision.
Seul festival à oser faire ce clin d'oeil amusé, les Terre Neuvas prouvent une fois de plus leur humour et l'eclectisme de la programmation.
Ils ont toutefois beau être un concept, Lordi parvient à remuer la foule refroidie par la finale de la World Cup avec leurs effets pyrotechniques, leurs masques effrayants et un metal tout à fait acceptable.
Certains vont même jusqu'à rester voir ce que le spectacle peut donner jusqu'au bout sur la grande scène, en oubliant qu'Anaïs, grande perdante de la soirée dans la programmation, réduite à 30mn de concert, jouait sur la scène 2. Dommage pour l'une des dernières prestations du Cheap Show en attendant un deuxième album.
Dernier grand moment du festival, Dionysos monte sur la scène 2 sans surprise. Enfin, si, la surprise de les voir sur la petite scène au lieu du grand plateau ...
Mais encore une fois le foot est passé par là et ils ne s'arrêteront pas à ce détail. Le spectacle est toujours aussi unique.
Puissance musicale, scènique, les 6 larrons sautent, courrent, rient, et déchainent les foules pour ce qui restera comme l'un des concerts les plus energiques du week end (bon d'accord, c'est ce qui se dit toujours après un concert de Dionysos.. mais ce n'est pas de la faute du chroniqueur s'ils sont aussi forts !)
Comment faire mieux l'an prochain pour le 10ème anniversaire du festival ?
Pas facile à dire mais les organisateurs ont des ressources et quelques rêves non réalisés dans leur musette.
Un très grand groupe international, pas forcément une reformation. Et toujours peut être un espoir de la plus grande reformation française après Trust.
On se quitte avec de nombreux souvenirs, des passages de légendes avec tout ce qui fait les légendes, des clins d'oeil amusants, quelques regrets comme l'absence de The Organ ou les décalages du dimanche mais Bobital reste un endroit à part. Où tout peut se passer et où l'éclectisme des musiques prime sur les modes.
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