Septembre 2004, Fabien Martin fait une entrée remarquée dans la chanson française avec un Ever Everest unanimement apprécié.
Septembre 2006, il sort son deuxième album, le deuxième album celui de tous les écueils, Comme un seul homme avec lequel il franchit allègrement ce cap.
Soutenu par une line up bien rôdée, dont François Fuchs (contrebasse), Philippe Desbois (guitare) et Alexandre Léauthaud (accordéon) qui l’accompagnent sur scène, Fabien Martin, auteur-compositeur-interprète confirme sa patte dès les premières mesures de "Toute une vie", même si la guitare a remplacé le piano.
Avec une belle densité et une envolée rythmique fédérative, que l’on imagine bien reprises en chœur lors des concerts, il évoque le grand amour et les petites misères et prône un bel humanisme.
Inspiré par le cinéma (le tubesque "Paris gangster" et sa java allègre qui déplore "Y'a plus de cow-boys à Paname, y'a plus que des pirates sur le net et Paname a vendu son âme à des proxénètes pas honnêtes" et "Indélébiles" avec les "24 images par seconde nos histoires se dessinent comme toutes les histoires du monde à se passer les bobines") et toujours la poésie (mise en musique de deux poèmes de Paul-Jean Toulet "Trottoirs de l’Elysée Palace" et "C’était longtemps avant la guerre"), c’est dans deux autres registres qu’il s’impose indéniablement.
Celui des amours moroses tout d’abord. Car pour celui qui reprenait de manière détournée le célébrissime "La vie en rose", les amours ne sont pas toujours heureux avec l’(auto ?)portrait sans concession de l’homme de "Je ne suis pas celui que tu crois" ou le très efficace "La soif d’aimer" inextinguible et non rassasiée ("Je sais que tu n’es pas le bureau des pleurs mais ce n’est pas une raison pour cracher sur mes fleurs"). Dans cette thématique intimiste, sans nombrilisme ni apitoiement, Fabien Martin use autant de la dérision que de sa voix frémissante. |