Quel raffût du diable. Un vrai boucan dans le style cacophonie introspective. La phrase se tient bizarrement. Echoes from the past, tu parles, une remontée d’acide oui, le truc qui arrive quand on a passé des années à se bourrer la tête de conneries. Y’a un moment ù le tout remonte et c’est pas beau à voir. Le best of, la compilation comme remontée nauséabonde de 20 ans de carrière. Le tout compilé par Sub Pop s’il vous plaît. Ce n’est pas rien de le dire.

Dead Moon, le trio rock and roll, groupe américain par excellence. Ils ont prit racines au même moment que tous nos amis du près grunge, les groupe noisy comme Sonic Youth, Pixies ou même Melvins et mett pupets. Des groupes qui ne font (faisaient) pas de concession. "J’ai adoré Hendrix et maintenant je veux devenir un faucon de lumière…" ; une philosophie dans ce goût-là.

Dead Moon a cette culture, l’idée des gros riff comme l’a appris AC/DC, l’illusion que l’on peut faire une balade réussie avec une guitare sur saturée. Et comble de l’amusement, ils enregistrent les albums à la maison, certainement avec un vieux matériel pourri, dans le salons du couple pivot (le guitariste Fred Cole et sa bassiste de femme), les canapé troué de foyers de clopes poussé contre les murs, les cendres sur la moquette et un tapis de papier jauni à la nicotine.

Enfin leur lieu de vie doit être pourri, sinon je ne comprend pas la nature de ce son. Les chansons sont à la limite de souffrir de cet amateurisme que les White Stripes ne peuvent plus se permettre. C’est le choix de Dead Moon, sa croix mais aussi son charme.

Décryptage :

Une voix plus pourrie que Bon Scott avec une trachéo. Fred Cole dit "Whiskey" et l’ont est plié en deux tellement le mot sonne ; l’évocation d’une chose qui semble bien familière. A quelle point l’homme aurait-t-il cramé son karma sur la musique du Diable ? C’est un fil de fer carbonisé ; incluses les cendres et la chair collée. La guitare est le reflet de cette voix, tout aussi cramée, les coups de médiator en craquements d’allumette. Quand à la batterie et la basse, elles sont prisonnières du souffle qui s’est logé dans les pistes. Certainement due au mixage sommaire des bandes… ça et un micro d’ambiance tout droit sorti des cartons du studio Sun.

Dur dur de naviguer dans cette compilation interminable. Une double CD qui totalise 49 titres. Le track-listing est quasi inexistant ! Peut être par ordre chronologique, période ou changement de personnel. Mais comment savoir sans connaître le groupe au préalable.

Tout est tellement monochrome, les chansons se ressemblent toutes, alternant boogie électrique et chanson pop vitaminée à une drogue qui doit être faite maison. Peut être un mélange d’antalgique et de codéine ?! En tout cas ça se permet de chanter bien faux. Toody Cole (la femme ressemblant a un membre honoraire de Gun’s & Roses) se la fait dans le rouge. La basse arrondie Vox dans les mains tout en s'enfonçant une épaule dans le pavillon de l’oreille, histoire d’entendre un peu près ce que l’on braille sur les accords ronflants du mari.

Non, on touche rarement au moment d’exaltation alors que certains des morceaux sont carrément pourris. Mais la seule chose importante, c’est que Dead Moon est un vrai groupe Rock, comme l’est celui de votre cousin de Calais, son groupe appelé les Wild Racoon, qui ne s’est jamais remis de la découverte du creedence clearwater revival.

C’est l’esprit de la passion, d’une dévotion qui n’existe que chez les enfants pour leur parent. Dead Moon doit être un truc génial à regarder sur scène, fin bourré, l’esprit divaguant sur le cul de la voisine de devant… la seul phrase trottant dans la tête : "l’alcool rend impuissant".

Mémo : Evitez les mélanges Viagra Vodka.