Katel, jeune artiste caennaise, vient de sortir sa première galette, Raides à la ville, EP de 8 titres bruts et directs.
Fille légitime de Noir Désir et de Miossec, lorgnant également du côté des grandes sœurs PJ Harvey et Cat Power, Katel nous livre un disque incandescent, enregistré volontairement sur le fil et dans l’urgence en 8 jours.
Directes et percutantes, les huit compositions de Raides à la ville titillent l’oreille comme rarement une artiste française ne l’avait fait.
Katel manie une écriture plus suggestive qu’illustrative, invitant l’auditeur à se faire sa propre interprétation littéraire. Tour à tour acoustique et électrique, l’ambiance de Raides à la ville est fortement teintée d’urgence. Sans fioritures et sans chichis, Katel nous balance huit titres efficaces, sortes de pavé dans la mare de la sacro-sainte "nouvelle scène française".
Sur le percutant "La vieille", le violon noisy de Yann Tiersen, accompagne la voix de Katel pour un des meilleurs titres de l’album. L’autre pépite de cet EP est sans nul doute le somptueux "Le voyage impossible", morceau à l’image d’une course effrénée, le mot "accélère" revenant comme un leitmotiv dans le texte.
Auteur / compositrice, Katel est également une interprète accomplie, jouant de sa voix tel un instrument : tantôt douce et calme ("Quel animal impossible" et "Carapace"), tantôt rageuse ("La vieille", "Le voyage impossible"). Les textes, aussi incisifs que la musique, se font l’écho du contexte actuel sans pour autant tomber dans la démagogie ou le militantisme facile.
Raides à la ville est un disque radical et sans concession. C’est également un disque salutaire pour la scène française et un remarquable coup de pied dans la fourmilière. Katel, artiste intègre à l’énergie revendicative, se positionne ainsi bien loin des clichés, véritables marques de fabrique de bon nombre de groupe dits rocks.
Raides à la ville n’est pas qu’une pierre supplémentaire à la "grande maison" du rock français, c’est une véritable extension… |