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Last man standing  (Naive)  novembre 2006

Le revoilà donc, le vieux gominé triporteur de sweet little sixteen. Prêt a remarteler l’ivoire comme en 1954, à ses débuts, comme le dernier homme encore debout, lui l’ultime, le dernier forcené de l’époque de Sun Recors qui comptait à l’époque Elvis the Pelvis, Johnny Cash ou Chuck Berry. Excusez du peu.

Cinquante trois plus tard, la plupart de ses rivaux et descendants enterrés six feet underground, le vieux gominé est de nouveau en ville, carbure pas au botox, mais au Rock&Roll, ici savamment distillé avec un album essentiellement constitué de duos prestigieux sur le papier.

Des duos qui donnent l’impression de la dernière visite post-mortem avant le trépas. Les amis de longue date sont bien là (BB King, Little Richard, Willie Nelson), la jeune garde baba ridée (Mick Jagger, Springsteen, Clapton), les jeunes loups édentés (Kid Rock !?), le prêtre aux cheveux qui se barrent plus que la guitare (Neil Young). Comme une cérémonie parfaite au Hall of fame pour couronner l’illustre pianiste. Oui mais…53 après ses débuts, le Killer peut-il encore lever la jambe assez haut pour atteindre les octaves ?

L’incrédulité rivalise avec l’admiration, la défiance avec l’engouement, tant l’auditeur n’est plus conditionné à écouter le VRAI Rock&Roll, celui des débuts et des pionniers. Et justement, le bien-nommé Rock&Roll ouvre le bal avec "Jimmy "Droopy face" Page" à la guitare pour reprendre l’un des titres phares de Led Zeppelin. Sourire en coin, bouche qui claironne devant la resucée un brin facile, en dépit de l’agilité du vieux gominé et de face de Droopy à faire groover le swing.

Il faut néanmoins admettre que Jerry Lee Lewis n’a rien perdu de sa voix, en dépit de ses 71 ans. Le doute subsiste sur l’honnêteté de ce album de covers, on résiste on prend garde… Et puis "Before the night is over" feat BB King fait son entrée, c’est tout un flashback de l’époque dorée qui revient alors en tête, avec ses accords chaloupés, la slide de BB faisant le reste, on échoue à rester objectif face à l’objet, c’est un trop plein d’émotions qui ressurgit, de fantômes qui reviennent, tels Pr Longhair et son gumbo gumbo. Le vieux gominé n’a pas dit son dernier mot, ni fracassé son dernier piano.

Album de rencontres et de retrouvailles, The last man standing surprend par la discrétion de ses invités, qui ont enlevé les chaussures à l’entrée. Il est d’autant plus troublant de retrouver le Mick à grosses lèvres comme au temps de Beggars Banquet, gentiment assis sur la banquette de Jerry pour un "Evening Gown" magique. Car simple et sans fioriture. Brian Jones n’est pas loin.

Il faudrait ici détailler chaque chanson, s’étendre sur le mythique "You don’t have to go" en duo avec Neil Young, qui en dépit des descentes d’accords si classiques reste immuable, perdu dans l’éternel. Avec un Young meconnaissable. Bravo vieux gominé, tu as bien trompé ton monde avec tes dix ans d’absence.

Introduction magique sur "Twilight", parfaite chanson pour la descente de sapin accompagnant le coffret Ally McBeal, prouvant que Jerry Lewis a touché tous les styles, de la ballade mélancolique au Boogie Woogie. Sans fausse note. Si le procédé, des covers en duo pour une rentabilité maximale, est critiquable, le contenu reste parfaitement génialement décent, écoutable au-delà d’une écoute, meilleur des 50 dernières années sur la sainte planète. Une fois oublié le traumatisme d’avoir encore à subir quarante ans après la voix de Ringo Starr sur "Sweet little sixteen", reste une œuvre complète, revue ici en grande pompe (Le brillant "Honky tonk woman" un brin bastringue).

"Don’t be ashamed of your age" débute comme un bon vieux gimmick de Scott Joplin, et c’est un clin d’œil évident au temps qui passe, blanchit les cheveux et embellit les souvenirs. Oui, il s’agit plus que d’un disque, nous parlons de nostalgie, du temps de la TV en noir et blanc, du temps où James Blunt n’était pas encore dans le ventre de sa mère.

Le vieux gominé a vendu son âme au diable, au Rock&Roll, et semble parti pour vivre cent ans encore, comme sur le rageur "Hadacol Boogie" en duo avec Buddy Guy. Tête de sioux et vieux gominé semblent s’en donner à cœur joie sur les gammes pentatoniques.

Alors oui, vieux gominé bluffe encore cinquante ans après ses débuts, sans regarder vers le futur il honore le passé sans se travestir ni renier ses origines. La mèche est décatie mais l’esprit, lui, est toujours là.

 
Jerry Lee Lewis en concert au Festival des terre-Neuvas 2006 (Samedi)

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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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