Crooner à l'œil de braise, fine moustache d'hidalgo, déhanchement suggestif de danseur latino, Adanowsky, avatar d'Adan Jodorowsky, le fils du célèbre Alejandro Jodorowsky, a déjà maintes fois enflammé les scènes sur lesquelles il se produisait.
Et il a prouvé que les pistes de danse n'avaient pas de secrets pour lui, qu’il savait pousser la chansonnette et qu’il n’était peut-être pas aussi léger qu'on pourrait le croire.
Avec son ami Yarol Poupaud à la guitare et à la réalisation, il présente son premier album plutôt réussi, Etoile éternelle, qui résume ses odes tubesques aux rythmes latinos et caraibéens et la triade amour-sexe-mort sud américaines.
Entrée dans le vif du bien beau sujet avec "L’idole" tubesque qui nous transporte sous la moiteur d’un dancing des années 50 et avec une invitation irrésistible d'un tombeur de ses dames sans illusion ("Fixez-moi je vais vous entortiller avec mes pas de danse/Ecoutez cette voix vous emportera/Elle vous envoûtera") suivi du titre éponyme "Etoile éternelle" à faire pâlir de jalousie Dany Brillant.
Il nous entraîne à revisiter tous les rythmes vintage du mambo à la rumba, du boléro "Maman t’as pas fini?" et les fantasmes de petit garçon sur sa mère qui porte une culotte à pois rose pompadour à la pop (le duo touchant avec Arthur H sur "Compagnon du ciel") en passant par la valse et le cha-cha.
Côté face, paillettes, kitsch et auto-dérision ("Chanteur à bobos"), côté pile spleen et doutes existentiels pour lesquels il retrouve son espagnol natal pour un répertoire néo-réaliste à la à Paolo Conte ("Estoy mal", "Yo soy" et l'envoûtant "No") et l'album se clôt sur le très beau "El muerto vivo".
Bon, bien sûr il a de qui tenir...
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