Comme beaucoup d’enseignants, Duncan Sumpner alterne l’amour de la pédagogie et de la musique… Une fois les cours préparés et les copies corrigées, il s’attelle à sa six cordes et compose de jolies mélodies en coton gratté…
Un premier essai en 2005 l’avait propulsé dans le club désormais archi bondé des "auteurs compositeurs dignes héritiers de Nick Drake", le genre d’argument qui en son temps précipitait le mélomane chez son disquaire et qui une fois à la maison, pestait contre la fainéantise d’un critique qui s’était contenté d’un copier coller de la biographie enjointe avec le disque…
Ce n’est pas vraiment le Cambridge de Nick Drake qu’évoque le nouvel opus du garçon, mais plutôt la vallée de la Tamise sous une brume épaisse… La référence géographique est loin d’être anodine… Sur quelques morceaux de ce court album (sept titres) Duncan Sumpner revisite le shoegazing façon unpulgged.
Sur "Pink By White" ou encore "Wolves amongst Snowmen" on jurerait entendre Slowdive ou Ride privés d’amplis et de pédales d’effets. "Remembering and Forgetting", évoque les premiers ébauches fragiles et malades de Mark Kozelek et des mythiques Red House Painters.
La reprise du "Dear Prudence" des Beatles est honnête, mais encore une fois, il faut apprécier les morceaux noyés sous la révèrbe… "Wintered" et "Brody Jacket" ou encore "Stars Form Birds" sont deux jolies compositions délicates où le jeune anglais s’amuse dans le pré carré de Piano Magic : arrangements féeriques mêlée à la quiétude pastorale.
Un disque idéal pour écouter tomber la pluie le dimanche après-midi en Angleterre, en Bretagne mais aussi à Paris… |