La sortie sur grand écran de la première adaptation cinématographique d’un roman de Fred Vargas avec le film éponyme de Régis Wargnier donne l’occasion de lire ou relire l’oeuvre originale.
"Pars vite et reviens tard" commence par un signe ésotérique, comme le cercle de craie de "L'homme aux cercles bleus", en l'espèce le chiffre 4 à l’envers, peint sur les portes et un extrait de texte apocalyptique à la manière des prophéties de Nostradamus lu par un crieur de nouvelles. Tout semble nous transporter dans les fins fonds reculés du Moyen-Age.
Et pourtant cela se passe à Paris, de nos jours, près de la gare Montparnasse dans un microcosme qui n’est pas sans rappeler celui de Stanislas-André Streeman dans "L’assassin habite au 21". Ce qui donne à Fred Vargas l'occasion de dresser une belle galerie de portraits psychologiques.
Mais l’âme humaine reste la même comme les thématiques chères à Fred Vargas qui trempe toujours sa plume dans la même encre trouble des peurs ancestrales. Et puis la symbolique du chiffre 4, comme dans "Les quatre fleuves" publié la même année, la famille et l'emprise du passé.
Elle joue aussi avec l’imagination du lecteur qui s’emballe et échafaude un vaste complot scientifico-mélagomaniaque négligeant la cible indiquée par les feux croisés des différents points de vue de la narration.
Bien sûr Adamsberg est de la partie. |