Après la traque des ombres, le meurtre des cerfs, la chasse aux rats, voici avec "L'homme à l'envers" les brebis égorgées. Fred Vargas s’attaque à cette peur ancestrale du loup et au mythe du loup garou qui ne pouvait, par son symbolisme du double, que retenir sa plume.
Rien d’étonnant donc. En revanche, elle quitte le bitume parisien pour s’élancer dans un road-movie alpestre qui réunit, en un véritable défi au hasard, des personnages hors du commun qui partent à la chasse. Chasse à la bête, chasse à l’homme ?
Parmi ces personnages hors du commun, le commissaire Adamsberg appelé à la rescousse par l'amour de sa vie, la fragile Camille elle-même amoureuse de Lawrence un vigoureux et étrange canadien chasseur de grizzlis et amoureux des loups et Soliman, l'enfant adopté qui forme l'équipée des 4.
Ce road movie constitue surtout un cadre parfait pour dresser le portrait d'une femme singulière, Camille, celle que l'on croise toujours dans les romans mettant en scène Adamsberg.
Camille, la petite chérie comme la nomme Adamsberg, aimée de tous, la musicienne passionnée de bricolage, symbiose presque idéale du masculin et du féminin, avec sa symbolique de matrice universelle, un roman écrit sous le signe récurrent du double même si l'intrigue n'est pas dépourvue d'intérêt, toujours menée selon le système de double détente.
Car c'est elle l'héroïne du roman.
|