Pour sa troisième venue à Paris après deux Guinguette Pirate d’anthologie, Explosions In The Sky s’apprêtait à prendre possession d’une Maroquinerie sévèrement blindée depuis plusieurs semaines. Jusqu’à ce qu’une fermeture administrative de la salle de la rue Boyer vienne semer le trouble et provoquer un déménagement forcé au Trabendo.
L’occasion pour certains retardataires de finalement prendre part aux festivités. Un trio folk français répondant au nom de My Name Is Nobody se charge de la première partie.
Songwriting d’excellente facture mais du genre compliqué à mettre en valeur sur scène. Fort réussi cependant. La première face de Cheap Thrills s’achève à peine qu’Explosions In The Sky fait son apparition.
Munaf Rayani s’approche timidement du micro pour témoigner sa joie de revenir se produire dans la capitale. Dans la langue de Molière s’il vous plaît. On ne le dira jamais assez : la sincérité et la gentillesse de ces jeunes gens s’avère totalement désarmante.
Soixante-cinq minutes plus tard, l’extraordinaire final, sur "The Only Moment We Were Alone", voyant ce même Munaf frapper son instrument sur le sol au milieu du chaos ambiant n’y change (presque) rien : Explosions In The Sky a déçu ce soir. Chacun des membres semble pourtant avoir donné le meilleur de lui-même. D’où une gêne palpable.
Quelques raisons évidentes. Le concert fut bien trop bref. Ecourté, il est vrai, à cause de problèmes techniques survenus en toute fin. Deusio, le volume. En effet, celui-ci n’a jamais décollé d’un niveau ridiculement bas. Un comble pour le Trabendo, une des salles où il fait habituellement bon se faire déchirer les oreilles. Dans ces conditions, même les passages vaguement épiques fonctionnaient difficilement. D’où cette désagréable impression de ne jamais vraiment avoir pénétré dans les morceaux.
Des raisons moins évidentes à présent. En théorie, une setlist mêlant classiques et extraits de All Of A Sudden I Miss Everyone semblait redoutable. Pourtant, éparpillés parmi des classiques tels que "Greet Death" ou "Six Days At The Bottom Of The Ocean", les nouveaux morceaux ont trop souvent fait retomber l’intensité. En effet, "The Birth And Death Of The Day" ou encore "Catastrophe And The Cure" peinaient à atteindre l’efficacité de l’enregistrement studio.
Le bon point à présent. Définitivement, la prestation scénique. Contrairement à la majorité de leurs congénères donnant dans le shoegazing froid, les texans déploient une énergie phénoménale, s’entrechoquant comme animés par une force supérieure, rendant leur show visuellement passionnant …
Sans rancune cependant, mais à charge de revanche en septembre prochain … |