Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce M - Nouvelles du Monde Renversé
Palais de Tokyo  (Paris)  Du 1er février au 6 mai 2007

Avec l’exposition "M Nouvelles du Monde renversé", le Palais de Tokyo propose de jeter un regard sur le travail de 5 artistes contemporains qui explorent  des champs de création symétriques de ceux traditionnellement investis.

Camille Henrot travaille à partir de la matière cinématographique existante.

Elle expose un projet inédit : "King Kong Addition" constitué de la superposition d'images du même moment de 3 versions du film King Kong dont le résultat, la figure des héros sur un arrière plan brouillé, matérialise l'image mentale qui restera dans l'esprit du spectateur.

Tatiana Trouvé, elle aussi, s’intéresse au développement des phénomènes psychiques et à leur déploiement dans le temps et un espace est consacré à son projet "Double Bind".

On peut y accéder par  des mini portes ce qui accentue le caractère d’inquiétante étrangeté qui se dégage d’un circuit indiqué par un tube de cuivre qui réunit des sculptures hybrides et  qui mène au chaos final. Sculptures qui interpellent par la manipulation des repères et du sens comme ces faux rochers recouverts de cadenas ou ces invraisemblables  fausses machines de musculation en modèles curieusement réduits.

Plus serein, le plasticien Peter Coffin a installé sa serre pour faire écouter de la musique live aux plantes vertes ("Musique pour plantes") pour nous interpeller sur l'harmonie entre l'humain et lé végétal et la sensibilité musicale alléguée des plantes.

Dans "Etats (faites-le vous-même)", il a mis en scène un monde parallèle et virtuel composé de micro nations imaginaires créés par des excentriques inoffensifs, des contestataires de tous bords ou des mégalomanes inoffensifs qui poussent le souci du détail jusqu'à proposer des certificats de naturalisation.

Ce qui est remarquable, outre la diversité des imaginaires, est leur point commun.

En effet, la représentation de ces mondes utopiques ne se démarque pas celle de leurs homologues bien réels : il y a toujours des drapeaux, des uniformes et des devises !

 

Avant d'accéder aux deux artistes majeures de cette exposition, petit clin d'oeil à la Rauschenberg avec cet "Avis de grand frais".

David Ancelin présente une installation rurale d'intérieur non dénuée d'humour.

Un motoculteur, en perte de repères, distrait ou égaré dans la capitale, est venu labourer un sol de tomettes sans doute par nostalgie de la terre.

Après cette mise en bouche, il est temps de découvrir les enluminures trash de Joe Coleman.

 

Les très riches horreurs de Joe Coleman

A priori registre plus conventionnel avec les acryliques de Joe Coleman, artiste people de la contre culture scène new-yorkaise, dont les toiles sont classiquement exposées. Mais ce serait oublier que dernier artiste people, performeur, musicien et acteur, est un héros de la culture freak américaine.

A la manière d’un Jérôme Bosch qui se serait télétransporté dans la Beat generation, mélangeant des iconographies diverses, entre enluminures trash et BD pop, ses peintures prennent l’allure d’enluminures à l’innocente esthétique naïve.

Composées d’une profusion de saynètes et de textes peints à la loupe, elles racontent les épopées morbides et sanglantes des psychopathes, serial killers, gangsters et figures historiques.

Outre ses évidentes vertus cathartiques, Joe Coleman y déversant ses angoisses personnelles ("I'am Joe's Fear of Desease"), ses peintures sont aussi le reflet, outre de sa vision nihiliste du monde ( "War triptych") de l’envers du décor,  de l’American nightmare.

D'autre part, ce schizophrène mystique aux initiales christiques pense être investi d’une mission messianique pour faire entendre le besoin de communication de tous les assassins et pervers tant des Etats-Unis que du monde présent et passé ("Portrait of Charles Manson") .

Avec un bon sens désarmant, Joe Coleman explique sa démarche par la nécessité de trouver un moyen d'expression à la souffrance de l'agresseur dont l'acte est une tentative de communication ( "Mais comment articuler la souffrance ? Pas en chantant du folk, ni en lisant des poèmes. Il faut trouver un moyen d’expression digne de la souffrance.").

Comme le nom d'une de ses oeuvres "As you look into the eye of the cyclops, so the Eye of the Cyclops Looks into you "...

L’art mutant de Michel Blazy

Une collection d’avocats en pots accueille le visiteur dans la grande nef qui est dévolue au travail de Michel Blazy, qualifié "artiste de l'incontrôlable" ainsi qu’une étrange odeur de décomposition organique.

Car les aliments constituent les matières premières de son travail à partir desquels il élabore des oeuvres éphémères, aléatoires, évolutives et donc uniques.

Evolutives à double titre du fait du processus de transformation ou de décomposition des matières organiques utilisées mais également en raison des interventions répétées de l’artiste sur ses créations dont le caractère définitif n’interviendra que le dernier jour de l'exposition.

Ephémères parce que certaines disparaîtront en cours d'exposition et d'autres ne survivront pas à leur "décrochage" à l'instar du mur peint de farine liquide se craquèle à la Manzoni ("Mur qui pèle").

 

 

 

 

 

 

 

Aléatoires parce que leur réalisation est partiellement soustraite à l'action humaine comme la "Fontaine de mousse" liée à des actions chimiques spontanées.

 

Composée de croquettes pour chiens, l’épine dorsale du fossile imaginaire ("Ver Dur") gît sur une mer de pommes de terre pustulante, le "Patman" en vermicelles de soja se délite sous les assauts des moineaux du Japon et la "Boule de carottes" se moisit.

Il est aisé de comprendre que ce travail concourt essentiellement à alimenter la réflexion sur la notion d’œuvre d’art et sur l’art lui-même. Michel Blazy travaille sur le vivant avec un instrument inattendu qui remplace le pinceau et le burin, le temps. Illustrant par l’art le précepte taoïste selon lequel "Rien ne naît et rien ne meurt mais tout est en mutation perpétuelle, dans chaque être comme dans l'univers.", Michel Blazy élabore son œuvre en démiurge en flirtant avec l'éternité.

Et puis il ne manque pas d’humour puisque ses poule ses  "Chocopoules" sont bien évidemment en chocolat.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Palais deTokyo

Crédits photos : Thomy Keat (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Palais de Tokyo


MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 02 février 2025 : So long Marianne

Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !

Du côté de la musique :

"Le concile des oiseaux" de Hadouk
"Arracher les fleurs" de Belby
"Who let the dogs out" de Lambrini Girls
"Absens" de Lisa Portelli
"ILL" de Holls
"Want you" de Moo Box
"Protégé.e" de Terrenoire
Lofofora et Vertex en concert au Fil de Saint Etienne
Nouvel épisode "Rebonds, partie 5" de la saison 2 du Morceau Caché !
et toujours :
"Un seul matin doux" de HYPERRÊVE
"Prisme de l'eau" de Daniel Humair Trio & Samuel Blaser
"De l'ombre à l'aube" de Edward Perraud
"Mes elles" de Rosalie Hartog
"Dès demain" de Wallace
"Shapes and sounds" de Yonathan Avishai

Au théâtre :

"Et la lumière fut !" au Théâtre Comédie Bastille
"Like" à la Comédie de Paris
"Mau d'amour" au Théâtre Essaïon
"Nos âmes se reconnaitront-elles ?" au Théâtre Nanterre-amandiers
et toujours :
"Article 353 du code pénal" au Théâtre du Rond-Point
"Du charbon dans les veines" au Théâtre Saint-Georges
"L'injuste" au Théâtre de la Rennaissance
"Le secret des secrets" au Théâtre Rive Gauche
"C'était comment quand j'étais dans ton ventre ?" au Théâtre de Belleville

des reprises avec : (les pièces déjà chroniquées dans un autre théâtre)

"Entre ciel et chair" au Théâtre Essaïon
"Roméo et Juliette" au Théâtre de l'Epée de Bois
"L'extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt

"Emma Picard" au Théâtre de l'Epée de Bois
"La mer de Poseidon en caddie au 3T" au Théâtre du Troisième Type
"Punk.e.s" au Théâtre La Scala

"Le nectar de dieux" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"La folle et inconcevable histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule Montmartre

Du côté de la lecture :

"Chiens des Ozarks" de Eli Cranor
"Le jeune Staline" de Simon Sebag Montefiore

"Au delà du mur" de Katja Hoyer
"Cérémonie d'orage" de Julia Armfield
"Les terres indomptées" de Lauren Goff
"Un perdant magnifique" e Florence Seyvos
et toujours :
"L'avocate et le repenti" de Clarisse Serre
"Auschwitz 1945" de Alexandre Bande
"La Seconde Guerre mondiale fait son cinéma" de Benoît Rondeau
"Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes" de Jean Lopez, Nicolas Aubin & Benoist Bihan
"Ecrits sur le cinéma" de Pauline Kael
"L'héritière" de Gabriel Bergmoser

retrouvez les chroniques littérature récentes ici !

Au cinéma :

"Les rayons gamma" de Henry Bernadet

"Better man" de Michael Gracey
"Bernie" de Richard Linklater
"Quiet Life" d'Alexandros Avranas
"Domas le rêveur" de Arunas Zebriunas
"Flow" de Gints Zilbalodis
"The Wall" de Philippe Van Leeuw
"Fotogenico" de Marcia Romano et Benoit Sabatier

retrouvez les chroniques films ici !

Un peu de jeux vidéo :

"Exographer" de SciFunGames
Regarder la chaîne de Froggy's Delight en direct

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=