Le 17 février dernier, l’édition hivernale de la route du rock accueillait la mythique formation américaine Low… Suite à une parenthèse causée par la dépression carabinée d’Alan Sparhawk, on craignait de rester quelques années sans nouvelles d’une des figures tutélaires du slowcore…
Guns and Drums qui sortira fin mars marque le retour en forme (enfin façon de parler) de la formation de Duluth… Finies les embellies pop de The Great Destroyer, retour aux ambiances lourdes et plombées. Low est de retour avec les guitares dans les chaussettes…
Quelques heures avant leur prestation malouine, Mimi Parker, Alan Sparhawk et leur nouveau comparse Matt nous accordaient une entrevue.
Il y a à peu près un an, tu annonçais (Alan) une pause dans la carrière de Low suite à ton état de santé… Avez-vous un moment songé un moment à mettre fin au groupe ?
Alan Sparhawk : Non, le groupe fait tellement partie de nos vies que cette solution semblait inenvisageable… Le problème est que j’étais vraiment malade… J’étais à l’hôpital…
A partir de quand le groupe s’est-il remis en activité ?
Alan Sparhawk : Je ne sais pas, il y a eu un moment ou nous avons décidé qu’il était temps de revenir, pour le meilleur ou pour le pire…
Tu es complètement guéri ?
Alan Saprhawk : (hésitation, il semble mal à l’aise) J’ai la volonté d’aller mieux…
Comment s’est passé l’écriture de l’album. Quand avez-vous commencé à travailler dessus ?
Alan Sparhawk : Nous écrivons tout le temps… Nous avions quelques chansons en stock, nous composions depuis un an et demi… Ensuite, j’ai commencé à travailler sur certaines de ces chansons plus sérieusement… Et puis il y a eu l’arrivée de Matt… Sa contribution sur cet album fut importante… Matt connaît bien la théorie musicale, il sait lire la musique, ce qui n’est pas mon cas… Ça aide…
Il y une petite nouveauté sur ce nouvel album : le travail sur les boucles et les samples et l’inclusion de boîte à rythmes… Tu peux nous en dire plus…
Alan Sparhawk : J’ai commencé à bricoler sur des boîtes à rythmes, à expérimenter avec les samples… C’était un nouveau challenge, une manière de nous remettre en question. Et puis Dave Friedman nous a pas mal encouragé…
Justement, comment avez-vous été amenés à retravailler avec lui ?
Alan Sparhawk : Nous le connaissions suite au travail sur The Great Destroyer. Nous y pensions depuis quelque temps déjà… Il aime ce que nous faisons, donc, les choses se sont faites de manière assez naturelle.
Que vous a-t-il apporté ?
Alan Sparhawk : Il nous a beaucoup aidé, nous apporté beaucoup de confiance. C’est un excellent ingénieur du son.
Ses méthodes de travail doivent changer de celles de Steve Albini ?
Alan Sparhawk : C’est clair que cela n’a rien à voir. Albini essaie de capturer quelque chose de live, il est obsédé par cela… Steve Albini est un con, il a ruiné le son de notre album. (rires).
Avez-vous déjà joué les morceaux du nouvel album devant le public ? Comment ont-ils réagi ?
Alan Sparhawk : Les chansons du nouvel album sont disponibles sur internet depuis décembre… Donc les gens attendaient surtout d’entendre ces nouvelles versions live, puisqu’ils les connaissaient… Pour nous il y a une grande différence entre jouer des nouveaux morceaux et des vieux morceaux… On se sent un peu comme un élève qui récite sa leçon devant son professeur… Parfois c’est bizarre, les gens réagissent moyennement à des morceaux que l’on aime beaucoup et inversement …
Vous parliez de votre album qui est sur internet depuis décembre… Tu as l’air fataliste sur ce point… Est-ce vraiment le cas ?
Alan Sparhawk : Bah, c’est commun maintenant… J’avais récupéré une version pirate de Kid A à l’époque… Il n’y a pas grand-chose à faire…
Pourtant votre label (Sub Pop) s’est un peu fâché lorsqu’un Français (oups…) a mis l’album des Shins sur internet…
Alan Sparhawk : Oui, mais bon, il n’y a pas grand-chose à faire, à part dire au gars qui a fait ça que ce n’est pas bien… Le MP3 risque de bouleverser de manière profonde l’industrie du disque…
Que réservez-vous au public malouin ce soir ? Un best Of ou allez-vous au contraire privilégier les nouveaux morceaux ?
Alan Sparhawk : On va voir, mais il y a de grandes chances pour que l’on mélange nouveaux et anciens morceaux… Mais bon, on est quand même là pour promouvoir notre nouvel album, donc… |