Forts du précédent de l'étude d'un professeur d’université en sociologie qui appréhendait les habitudes alimentaires de ses contemporains par l'examen de leurs poubelles, Bruno Mouron et Pascal Rostain font eux aussi, depuis 15 ans, avec les encouragements du patron de presse Daniel Filipacchi, les poubelles mais celles des stars et pas des moindres les stars hollywoodiennes.
Paparazzi des ordures, ils procèdent à la récupération des déchets qu'ils organisent en tableaux anthologiques.
Ces inventaires et appariements formels ont suscité l'intérêt des galeristes d'où l'accrochage sous le titre "Trash" à la Maison Européenne de la Photographie.
Les amateurs d'anecdotes people croustillantes en seront pour leur frais car il s’agit de poubelles propres, expurgées de tout déchet non politiquement correct, presque édulcorées.
Les photographies représentent essentiellement des emballages de produits alimentaires et, en majorité, de bouteilles plastiques d'eau et de canettes de coca light, ce qui confirme que l'homme a besoin d'eau pour vivre, que les américains boivent du Coca et que les stars mangent peu chez elles.
Tout est propre, aseptisé, impersonnel, même si traîne de-ci de-là une photo déchirée d'Arnold Schwarzenegger ou une enveloppe adressée à Jack Nicholson. Rien à voir avec le vrai contenu de nos propres poubelles quotidiennes. Rien de trash en tout cas.
Quant aux amateurs d'art... "Trash" augure-t-il d'un nouveau mouvement artistique ? Il est vrai que la "récup" s'expose aussi au Grand Palais avec les nouveaux réalistes...
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