Son nom ne vous est pas totalement inconnu, mais difficile de mettre un visage dessus ? Vous avez sûrement déjà entendu un morceau de lui, mais impossible de se rappeler lequel ?
Voilà la triste situation dans laquelle se trouve Michael Andrews. Mais cette injustice ne va pas tarder à être réparée avec ce premier album Hand on string...
Compositeur pour le cinéma et la télé, Michael Andrews est l’auteur, entre autres, de la musique du film "Donnie Darko". Associé à Gary Jules au chant pour l’occasion, il a crevé le plafond avec la reprise du morceau "Mad World" de Tears for Fears (ça y est, maintenant vous voyez de qui je veux parler ?). Ce tube mélancolique a cartonné en Angleterre et un peu partout dans le monde et a ainsi permis de le faire connaître ... mais sans vraiment le mettre au premier plan.
Michael Andrews n’est donc pas un novice dans le milieu de la musique. Musicien, compositeur, producteur, son nom apparaît également sur plus d’une vingtaine d’albums. Se décidant à sortir de l’ombre (somme toute relative), il a composé, écrit et joué entièrement son premier opus solo Hand on string avec ses petites mains (sur les cordes, donc).
Il en ressort une pop au millimètre, mélancolique et acoustique mais très policée.
Mike Andrews distille de subtiles mélodies à la sauce folk et sait ménager des ruptures bienvenues qui brisent une facilité mélodique qui n’est finalement qu’apparente. L’album est un heureux mélange de pop, folk, avec des accents parfois jazziques, une pointe de psychédélisme mais avec malheureusement des effets un peu trop envahissants.
Les modulations jazziques de "Orange meet lemon" côtoient la pop de "Just a thought" ou "Hand on string" tandis que "Tracings" et "See me plain" nous font penser que Nick Drake et d’Eliott Smith font partie des références du monsieur. Variant les genres, la toute lisse balade "Before the echo" contraste avec l’inquiétant "Love is tired". La voix douce et mélancolique de Mike Andrews s’applique parfaitement aux morceaux, mais est, elle aussi, victime d’effets quelque peu surannés.
Et n’oubliant pas qu’il est également compositeur de scores, Mike Andrews a glissé deux instrumentaux donnant dans l’expérimentation sonore en ouverture et fermeture de l’album.
C’est sûr, tout cela est fort joli. On se laisse prendre par le côté aérien de la chose. La matière est là, de grande qualité, mais un son trop travaillé provoque une certaine distance voire un détachement.
De jolies perles pop mélodiques, donc, mais malheureusement trop habillées pour l’été. Un disque maîtrisé à l’excès qui gomme les aspérités. Alors finalement on se plait à imaginer ce que ça aurait pu donner sans tous ces artifices, avec un Michael Andrews qui se dévoile un peu plus.
Bon, ça sera pour la prochaine fois.... |