Après avoir récupéré ma place dans un bar proche de la Scène Bastille, je me dirige vers la salle. Pas grand monde ! Sur scène, les quatre membres de Jadallys débutent leur premier morceau. Avec eux, une jeune fille arborant une tenue noire rehaussée d'ailes, noires aussi. Son opposé, un ange blanc ....
Le son est gothique, métal. Séléne, chanteuse, réclame plus de volume, elle est vêtue de noir, cheveux longs. Elle est accompagnée, outre les deux anges, d'un bassiste qui s'avérera théâtral, un guitariste et un batteur. Le concert se poursuit et le groupe est rapidement rejoint par une troupe tout droit sortie de Notre Dame de Paris, mais vue par Murnau.
Se côtoient, pas forcément dans cet ordre, une bohémienne neurasthénique, un moine encapuchonné bible à la main, un bourreau encagoulé à hache rouillée, des jongleurs etc ... Tout un décorum, sur(mal)joué pour illustrer la prestation. Jadallys étant plus doués pour la musique que pour la comédie, le tout fini un peu à plat.
C'est au tour de O B J E C T, qui vient défendre sur scène son EP autoproduit. Nous serons gratifiés de quelques nouveautés et une reprise de Joy Division. Tout d'abord, les trois musiciens entament un instrumental, se présentent brièvement et rebondissent sur "Ou Est Quand". C'est plus rapide que sur la platine. La voix est encore plus tranchante, la basse, aussi froide que ronde. Le batteur est d'une efficacité redoutable.
Une version impeccable de "L'As En Toi" et de "Sauf Le Démon" seront exécutées. La guitare elle, est affûtée, pas sans rappeler le son de Jesus Lizard, elle finira par emmener son détenteur finira dans une transe fiévreuse. Les morceaux qui n'ont pas été gravés sont bons, une partie du public semble déjà les connaître. Stéphane, le chanteur/bassiste, affiche un sourire réjoui, ses compagnons sont plus taciturnes. Le dernier morceau semble entrer en résonance avec l'instrumental d'ouverture, encore un coup du démon, certainement.
Puis les membres d'IKON entrent sur la scène. Les trois australiens ont une discographie très fournie (le groupe existe depuis 91) une première partie de Depeche Mode au compteur.
D'entrée de jeu le propos est froid, distant. Une boite à rythme, sosie de Doktor Avalanche, tant sa programmation est centrée sur les Sisters of Mercy. Regards lointains, mélodies dépouillées. Pour la voix, on flirte avec Bauhaus, surtout accompagnée par la guitare folk, Peter Murphy n'est pas loin. IKON est dans un registre dépassé d'un mélange de Bauhaus-Sisters of Mercy-Depeche Mode etc ... Toutes les caractéristiques des groupes cold/new wave des années 80-90.
La qualité des morceaux est égale, aucun ne sort du lot. Le chanteur, sans avoir une attitude de Shoegazer, reste distant. Peu d'intérêt pour ce groupe dont la seule qualité pourrait être de sonner comme ses références, sans jamais y apporter de touche personnelle.
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