Quand l’hyperactif Mac McCaughan ne joue pas avec les très bons Superchunk ou ne s’occupe pas de son label Merge (M. Ward, Shout Out Louds, Spoon, Arcade Fire…), le quadragénaire s’occupe de son projet parallèle Portastatic.
Un projet quasi solo, dans la veine du songwriting pop classique. Preuve en est avec l’album Be Still Please, un album riche en belles mélodies. Douze titres dans l’édition européenne, comprenant des bonus qui valent leur pesant d’or.
A grands forts de violons et d’effets de voix, la musique de Portastatic touche, émeut presque sur certains titres (comme sur "Like A Pearl" ou "Song For A Pearl"). Mais McCaughan ne renie pas pour autant ses sources rock, proposant de nombreuses parties de guitares corsées et puissantes ainsi que quelques solos, comme sur "Getting Saved", où la voix de l’américain évoque quelque peu celle de Bob Dylan.
L’époque lo fi brouillon du groupe est belle et bien terminée ; le son travaillé de ce nouvel effort en est décidément la preuve. Les bonus de l’album permettent de découvrir certaines démos comme celle de l’accrocheur "I'm in Love (with Arthur Dove)" ou encore celle de "Sour Shores".
Portastatic confirme son ouverture d’esprit et son éclectisme musical ainsi que son goût prononcé pour les reprises (rappelons que le groupe avait sorti un Ep de covers d’artistes brésiliens). La victime de ce nouvel effort se nomme Hot Chip, pour une reprise acoustique et particulièrement intéréssante du très bon "Boy From School".
Mac McCaughan use de son univers poétique et crée une atmosphère très particulière autour de la musique de Portastatic, très bien représenté au travers de la pochette de l’album, sobre et inattendue.
Toujours dans un esprit indé loin de toute mode, Portastatic fait son bonhomme de chemin, sans se soucier du nombre de ventes de la semaine. McCaughan est un homme de l’ombre ; ce Be Still Please fait donc office de coup de projecteur sur un artiste hors du commun. |