Grosse couverture médiatique pour saluer le retour de Blur,
tout d’abord dans les bacs avec un nouvel album intitulé Think
Tank mais également sur scène avec un
concert au Bataclan, retransmis simultanément en direct à la radio
et à la télévision.
Le groupe, qui depuis environ quatre ans, ne fait parler de lui qu’au
travers de ses membres avec notamment Damon Albarn et son collectif
Gorillaz ou les disques en solo de Graham Coxon,
créé l’événement en se produisant dans une
petite salle, les fans apprécieront. Peur de ne plus déplacer
les foules (la vente des places a mis du temps avant de démarrer) ou
effet marketing, quoiqu’il en soit le public est au rendez-vous et c’est
devant une salle comble qu’ils vont finalement jouer ce soir. D’ailleurs
de nombreux Anglais ont traversé la Manche pour l’occasion (Blur
se produisant dans des salles de dimension plus impressionnantes dans son pays).
Les média les attendaient au tournant à la sortie de leur nouvel
album il y a quelques semaines, curieux de voir les effets du départ
de Graham Coxon, l’un des fondateurs du groupe avec le charismatique Damon
Albarn. Las, les critiques élogieuses se sont succédées.
Le groupe a produit un opus des plus inventifs, largement inspiré des
expériences africaines du chanteur avec entre autres Mali Music
et Tony Allen, percussionniste africain, que l’on retrouve ce
soir en première partie. A noter, Damon Albarn fait une apparition en
"guest star" dans l’excellente émission d’Arte
(le mardi en deuxième partie de soirée), Music Planet 2nite consacrée
à Tony Allen et Ibrahim Ferrer, enregistrée au Réservoir
à Paris il y a quelques semaines mais dont la diffusion n’est pas
encore annoncée (cette émission va d’ailleurs, malheureusement,
disparaître de la grille de la chaîne à la rentrée).
Ce soir, la pression est à nouveau là, comme à la sortie
de l’album, car le groupe doit prouver ce qu’il vaut encore sur
scène après tant d’années d’absence et c’est
avec une formation étoffée de trois choristes, un clavier et un
second batteur que Blur fait son apparition, Graham Coxon étant remplacée
par Simon Tong, ex-guitariste de The Verve, mais dont
le départ n’est peut être pas définitif comme le précise
Damon entre deux chansons. Ce dernier a sorti son costume sombre des grands
soirs, à l’image de ceux qu’il arborait à ses débuts
et notamment lors du "Modern Life is Rubbish Tour".
Le groupe commence son show, comme à son habitude par une chanson du
dernier album "Ambulance" puis remonte dans le temps avec
"Beetlebum" (chanson qui ouvrait les concerts de leur tournée
de 1997) et ensuite l’entêtante "Girls & Boys"
qui est reprise en chœur par la foule. Le ton est donné : l’énergie
du groupe se transmet à l’auditoire et va le tenir en haleine jusqu’aux
dernières mesures, même si la voix de Damon faillit quelque peu
et les nombreux larsen altèrent la qualité sonore du concert.
Le groupe poursuit son show en égrenant les chansons de son dernier
album (11 chansons sur les 20 jouées ce soir là) mais n’oublie
pas de ponctuer sa prestation de morceaux plus anciens comme "This
the low" issu de Parklife, - et qui va clore le concert de
ce soir-, mais met de côté les titres de Leisure ou encore
de The Great Escape , deux albums dont le groupe ne semble plus très
fier.
Le public a vieilli avec le groupe mais il répond toujours aux facéties
de Damon dont la fougue n’est plus à démentir et qui, comme
à son habitude, se jette à plusieurs reprises dans la foule, qui
le soutient. On est loin de l’image
Brit’ Pop qui colle à la peau du groupe depuis leur début
mais qui n’a plus de sens lorsqu’on les voit en concert. Blur est
un groupe de rock à part entière, qui a su évoluer et se
bonifier avec le temps : que les sceptiques aillent en concert s’en rendre
compte cet automne à l’Olympia (officiel) ou dans un mois (date
et lieu encore inconnu) : Dave Rowntree, le batteur, ayant
donné ce rendez-vous aux fans à la sortie du concert.
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