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Musée MACRO Future  (Rome)  Du 21 avril au 30 septembre 2007

Rome, cité antique, ville historique, est aussi une ville du présent qui s’ouvre résolument, et avec dynamisme, sur l’art contemporain.

En raison des difficultés, voir impossibilité de construire intra-muros, la municipalité a opté pour la reconversion de sites industriels construits au début du 20 ème siècle, qui sont des modèles de l'architecture industrielle monumentale, dont la modernité et la simplicité des structures s’adaptent parfaitement à la présentation tant muséale qu’événementielle.

Le MACRO, le Musée d’Art Contemporain de Rome, qui s’est installé via Reggio Emilia, au nord près de la Villa Albani, dans les locaux d'une société de production de bière, a ouvert un second site, le MACRO Future dans Ies pavillons du Mattatoio, l’ancien abattoir de Rome.

Avec l'exposition internationale "Into me / Out of Me", le MACRO Future inaugure également son second pavillon.

A noter que son ouverture gratuite et tardive (16h-24h) et sa situation géographique dans le quartier très animé du Testaccio en fait un lieu incontournable.

Si le MACRO propose un programme muséal sur l'art contemporain, la vocation de MACRO Future est davantage expérimentale.

Le but est de promouvoir les artistes émergents dans ce que son directeur Danilo Eccher qualifie de "l’expression la plus innovante et extrême de l’art contemporain" et d'inscrire Rome dans le triumvirat des capitales leaders en la matière avec New York et Berlin.

"Into me / Out of me", organisée sous le commissariat de Klaus Biesenbach, en collaboration avec le Kunst-Werke Institute de Berlin et le P.S. 1 Contemporary Art Center de New York, revêt le caractère d'une rétrospective de l'art corporel, dans l'acception large du terme, en présentant les oeuvres de figures majeures de ce courant artistique né dans les années 60 ainsi que celles de jeunes artistes des nouvelles générations.

Par une sur-signification du corps, l'ensemble de ses pratiques a substitué au corps-objet le corps-sujet, voire même comme matériau, de l'acte artistique, en modifiant également son approche esthétique, et a repoussé les limites académiques de sa représentation par l’action artistique, et ce, à des fins subversives et politiques.

La scénographie sobre et épurée sur cimaises blanches, revêt, de facto, un caractère hautement symbolique dans ces pavillons qui ont conservé certains équipements d'abattoir comme les rails aériens et les crochets.

Par ailleurs, le choix d'un appariement thématique d'un vaste ensemble de, peintures, sculptures, installations, vidéos et photographies, dont les limites du corps, la violence, sa dimension sexuelle et sociale, le féminisme, s'avère particulièrement judicieux pour apprécier les champs d'investigation et d'intervention de l'art corporel.

Le corps, lieu de questionnement du monde

Le changement de statut du corps en tant que médium idéologique intervient avec l’art performance, né du mouvement Fluxus, dont le caractère monstratif remet en cause la notion de marchandisation de l’art et qui prône la suppression de toutes frontières entre l’art et la vie. L’utilisation de son corps par l’artiste revêt des modalités variées mais également des finalités diverses.

Pour les actionnistes, le corps devient le support la subversion et de la transgression souvent violente.

Nombre d'oeuvres du quatuor viennois fondateur de l'actionnisme sont exposées :

Otto Muehl, dont les performances tendant à libérer toutes les pulsions et les instincts réprimés par la civilisation et la culture bourgeoise, naît l'actionnisme, Hermann Nitsch, concepteur du "Théâtre des Orgies et Mystères", Günther Brus pratiquant l'auto-peinture et l'auto-mutilation par assimilation de son corps au corps étatique ("Transfusion") et Rudolf Schwarzkogler, travaillant sur l’esthétique de la folie et du malaise.

Même si la provocation peut être symbolique ("Merde d'artiste" de Manzoni, "Le dernier souper" du Christ peint en chocolat de Vik Muniz, "Block Beuys" de Manfred Leve), elle sera souvent déclinée sur le mode violent.

Dans la lignée de l’actionnisme viennois, l’art corporel, caractérisé par des performances extrêmes et choquantes, souvent physiquement violentes, est pratiqué par Marina Abramovic, Gina Pane, Ana Mendieta ("Self portrait with blood"), Bruce Nauman ou Catherine Opie.

 


L’utilisation radicale de la violence sera également le médium des femmes, comme Carolee Schneemann ("Scroll") qui introduisent le féminisme dans le champ de l’art.

La lutte contre les règles oppressives ne peut intervenir par leur destruction sanglante.

Le corps est un corps politique et social qui dénonce la violence d'Etat et insiste sur la visibilité des exactions modernes (Regina José Galindo, Robert Boyd, 'Henry Darger, "Daisy chains" de Kiki Smith).

Le corps peut être appréhendé comme objet à exposer et Gilbert et George, autoproclamés sculptures vivantes, filment leur beuverie ("Gordon’s Makes us drunk") comme Vito Acconci sa performance masturbatoire réalisée pendant une exposition ("Seedbed").


Pour d'autres (Chris Burden, Orlan, Paul Mc Carthy avec "Hollywood Halloween"), ou les sculptures en cire de Robert Gober, le corps est une matière libératoire, le lieu de tous les dangers et de toutes les métamorphoses.


 

Le corps dans tous ses états

Le corps en tant qu’objet de représentation n’est plus limité à l’enveloppe charnelle et à son apparence symbolique.

Toute son intimité même interne, comme les organes, les fluides, et les fonctions corporelles tabouisées par la société deviennent des éléments privilégiés par l'art corporel.

Le sang, les humeurs, les fluides remplacent la peinture ("Oxydation painting" d'Andy Warhol) et le corps est passé aux rayons X ("Steigbild XI" de Katharina Sieverding).

Le corps est sondé (Elisabeth Stephens), et investi, ("Cloaca Turbo" de Wim Delvoye).

L'arsenal thérapeutique ("General Idea " de Manzoni) et médical, voire même la maladie (David Wojnarowicz, Bob Flanagan) sont également traités.

 

Et l'anatomie devient source d'art avec "Crystal landscape" de Chen Zen

Comme écrit Orlan : "Je peux me voir jusqu'au fond des entrailles, nouveau stade du miroir. "

Ce miroir devient extrêmement déformant pour les nouvelles générations d'artistes avec l'apparition du concept d'art post-humain étroitement lié au développement des nouvelles technologies.


L'art corporel, fondé sur la réappropriation du corps par l'artiste, semble connaître un nouvel avatar dans lequel l'homme n'est plus représenté que par des traces ou des formes voire des êtres mutants.

Ainsi, pour les films "Cremaster" de Matthew Barney ou les aquarelles "Head" de Monica Majoli.

L'intérêt de cette exposition est donc multiple.

Par le panorama d'un courant artistique majeur de l'art contemporain, elle dresse un constat de pérennité et de productivité de l’actionnisme, au sens large du terme, et amène à s'interroger sur le sens et la mission de l'art.

Enfin, elle initie une vraie réflexion sur l'identité et la réification de l'homme en parallèle avec l'humanisation de la machine.

 

"J’ai travaillé un langage qui m’a donné des possibilités de penser l’art d’une façon nouvelle. Celui du corps, mon geste radical : le corps devenait le matériau et l’objet du discours (sens, esprit et matière)" Gina Pane

En savoir plus :

Le site officiel de MACRO Future

Crédits photos: MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du MACRO Future


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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