Après
une brève mais intense carrière sous le nom de BabyBird,
après un album instrumental sorti sous forme de 3 petits cd dans un petit
coffret mais avec quelques grands morceaux, bande son d'un film imaginaire et
épitaphe officiel de Stephen Jones dans sa vie antérieure;
le petit oiseau sort de son nid avec ce 1er vrai album solo.
Heureux mélange de ce que l'on aimait de Babybird et des morceaux des
3 petits CD. "Key to the Brain" porte bien son nom, ou comment
comprendre ce qu'il se passe dans le cerveau du talentueux Stephen Jones (au
passage, également auteur d'un presque best seller en Angleterre). Une
musique à la fois entrainante et un peu dérangeante. Mais avec
"Under the Rainbow" on retrouve la voix familière
et les mélodies imparables de Babybird. Pas celles de "You're
Gorgeous" non, celles plus raffinées de ses 5 premiers albums
enregistrés à la maison sur un petit 8 pistes (et réédités
récemment sous forme d'un coffret "small price" à posséder
absolument).
Stephen Jones a le don pour créer une mélodie (violon là
où il faut, rythme présent et entêtant mais qui ne gache
rien au reste) et le don pour déconstruire cette mélodie, petits
bruits, voix bizarres, à contre temps. tempo à contre courant
... Il est le maître du doux amer, il sabote ses mélodies comme
le cuisinier incorpore un rien de vinaigre. Ca change le goût ... en mieux
:"Radio's been Thinking" en est un bon exemple. Tandis que
"Good day.." jette un petit oeil furtif sur son intro au
R&B pour se transformer ensuite en ces fabuleux morceaux de vie dont Babybird
a le secret. "Pretty Fucking Happy" quant à lui est
un morceau qui emprunte plus au Brésil qu'aux Beattles, assez
drôle. "Your time" quand à lui ne rougirait
pas sur une piste de danse !
Un album riche, comme le furent ceux de Babybird il n'y a pas si longtemps.
Babybird est mort, vive Stephen Jones !
Ce disque s'appelle "presque guerri de la tristesse"... Tant mieux, mais
ne changez plus rien monsieur Jones ! |