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Olympia  (Paris)  16 octobre 2003

Quatre lettres monumentales d’un rouge vif sur le mur de l’Olympia, pas de doute on est présent pour un nouveau rendez vous avec Blur nouvelle formule.

En première partie the Coral . Sur leur dernier disque "Magic & Medicin"e on était assez séduit sans être emballé par leurs chansons intemporelles sympathiques, enfin plutôt furieusement retro, qui allaient chercher dans un songwriting à la Love pour les morceaux les plus inspirés.

Très sincèrement pour ce concert le voile tombe et dévoile un groupe pop-rock totalement mainstream, sans que cela soit une tare suffisante, extrêmement ennuyeux et formaté. Les guitares rythmiques rappellent les groupes alternatifs français voire festifs, réalisation assez navrante et qui se regarde le nombril sûr de son succès sur les stations de grande écoute. On se rappelait de JD Beauvallet dénoncant leur talent depuis des années (avant même qu’ils aient sorti un album), on est un peu déçu qu’ils en soient arrivés là, enfin pour nous. Peut être pas totalement insignifiant mais dans l’ensemble sans intérêt et largement décevant par rapport à l’album.

Sinon pour blur, comme d’habitude Graham n’était pas là donc on a regardé de loin…

Non je plaisante ! On se rend même compte qu’en fin de compte, si à 15 ans on était fan de Graham plus que de Damon c’était peut être juste parce qu’il était plus facile de rentrer dans les baskets du premier (jerk, nombrilliste, fan d’indie rock, asocial et à lunettes) que de s’identifier à la frimousse de l’icône mythique de la britpop.

Qu’on le veuille ou non Damon Albarn a un charisme et une présence hallucinante qui même dans ses prestations les plus téléguidées arrivent à nous glacer le sang rien qu’à croiser son regard. Passées la fascination pour les retrouvailles avec ce phénomène, il reste un concert sans surprise (qui dit nouveau guitariste, dit repertoire étriqué au minimum), par rapport à leurs dernières prestations. On est tout de même plutôt content d’avoir quelques rares "nouveautés" comme "Blue Jeans" (tant qu’à choisir un de cet album, ils auraient pu être un peu plus audacieux mais bon) qui est plombé par la lourdeur du groupe ou encore "To the End" plutôt réussi en plus d’être une magnifique chanson.

Au final on ne fait pas la fine bouche sur des performances comme celles de "This is a low", "Caravan" ou "End of Century".

Sur toutes les bonnes chansons on reste extrêmement déçu par la perte de fraîcheur et la subtile perversité qu’on y trouvait auparavant ; ainsi par exemple "the Universal" perd totalement ici son insolence incroyable. Les chansons ont beau être ce qu’elles ont toujours été (mésestimées) leur prestation en concert est lourde, calibrée et dénué de nuances, en clair en pilotage automatique avec un effet d’usure et une lassistude tangible pour le groupe.

Sur le plan musical Damon lache la musique (plus de mélodica, un sous fifre s'en charge en semi backstage, enfin hors du champs de vision incité) et procède avec rigueur suivant deux procédès : la guitare jeu pour se chercher une attitude et pour s’amuser (cela donne de la contenance comme on dit) ou alors des numeros de cabots systématiquement en dehors de la chanson ou des riffs abortés juste comme clin d’œil "et les gars je sais jouer mes chansons" qui vont à l’encontre directe de ce que l’on attend d’un concert : on joue de la guitare pour la musique pas par attitude ou comme faire valoir, enfin il ne me semble pas être un extrémiste en soutenant ce point. Le concert est de ce point de vue, en tant que concert, médiocre, contre point à la vulgarisation. Comme disait le compositeur dans Mort à Venise : "You know what lies in the mainstream ? Mediocrity !" , à trop vouloir être grand public et faire plaisir à tout le monde, la merveilleuse alchimie de Blur se dilue durant ces deux heures.

Avant d’en remettre une petite couche (légitime) on revient sur les quelques moments magiques, des détails qui, magré tout, contribuent à faire de cette soirée une très bon moment. Les lyrics de "End of a Century" qui se metamorphosent "And the mind gets dirty. As you get closer to fourty (thirty)" , oui je sais il faut peut être fan harcdore de Blur pour apprécier, mais ça fonctionne très bien pendant le concert, un clin d’œil lucide au passé du groupe en opposition à certains vieux briscards lachant "hope I die before get old" sans plus y croire.

Un petit signe de la tête de Damon en composition de Pierrot Lunaire sur la fin de "the Universal" qui sauve la chanson en lui redonnant une perspective plus onirique, ou alors s’égosillant sans fin à la fin de "Battery in your legs" et mettre une minute à s’en remettre sur l’intro du même Universal et que le masque tombe et fasse resurgir la vulnérabilité sympathique du phénomène. Au delà de ces moments épars, le plaisir est parfois plus étendu comme sur ce "Beetlebum" très enflammé et crédible. Ces fulgurances font que le concert se passe comme dans un rêve, sans distance, en résonnance avec l’influence qu’a pu avoir ce groupe sur nous depuis le début des années quatre vingt dix..

Le problême avec le recul cela reste aussi ce nouvel album : très sincérement pas au niveau à part "Out of Time", l’excellent "Caravan", et le spleen sans appel du "Battery in your legs". Enfin bon, le concert a eu la lucidité de se laisser soutenir massivement par leur discographie sans faille. Cette dernière étant utilisé de manière de moins en moins efficace les concerts de cette nouvelle tournée passant : on tombe dans le téléguidage, le professionalisme, l’aseptisation et par désintérêt des prestations approximatives et désincarnées.

Ainsi "Trimm Trabb" (un de mes titres préférés, sans doute un des votres aussi) voit tout son mouvement paroxystique méconnaissable et pompier au lieu de l’urgence psychédélique et de la folie habituelle. En général la musique ne suit pas dès que cela part un peu en vrille (l’interlude de "One the way to the club" en est un exemple ) alors qu’elle consistait auparavant la jouissance d’un concert de Blur, une petite errance fugace comme un coup de folie passager. Parfois le groupe s"éprend de l’audace de sortir du cadre des chansons pour un petit numéro, souvent raté à part le début de "Out of Time" en mysticisme pacifiste.

Damon dans la même ligne d’idée fait son showman de stade, le dialogue avec le public s’établit sur le même niveau pour faire chanter le public et à étirer les fins de chansons pour faire croire que la magie fonctionne toujours. Le groupe est devenu une chose un peu obscène, et joue son rôle d’entertainer décrié dans le très subversif "Entertain me" de 95 : "A car, a house both in the street. The boredom of the sober week. The Week end is here, hip hip hooray. To make the blues just go away" , c’est plus cette ambiguité que j’aimerais retrouvé chez Blur.

Malgré toute l’affection que l’on conserve envers eux et leurs chansons, le concert est objectivement décevant.

Pour finir sur une note positive, le groupe a cloturé sur "This is a low", celle ci tout à fait adaptée à une prestation dans ce cadre scénique , hymne fondateur par excellence et magnifique tout simplement, qui touchera toujours en plein dans le mille, pour défendre l’ambiguité, la perversité et la justesse du groupe qui a marqué nos années initiatiques.

C’est trop bête, vous auriez dû venir.

La setlist complète et dans l’ordre : Ambulance - End Of A Century- Blue Jeans- Gene by Gene - For Tomorrow- Good Song – Tender- Caravan- Out Of Time- Girls & Boys- Brothers & Sisters - Song 2- To The End- Badhead- Trimm Trabb- Battery in your legs - The Universal – Beetlebum - On The Way To The Club – We’ve got a file a File On you - This is a Low.

 

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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
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"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
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"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

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Du cinéma avec :

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"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
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"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
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