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Interview  (Paris)  5 mai 2007

A l'aube de la sortie du nouvel album Boxer de The National chez Beggars, Aaron Dresner et Matt Berninger nous ont accordé un entretien pour faire le point sur la jeune carrière d'un des groupes les plus brillants et les plus sympathiques de ces dernières années.


"Boxer" est votre deuxième album sur Beggars. Avant la sortie du précédent, "Alligator", il y avait des rumeurs de split du groupe. Qu'en est-il maintenant de la situation de The National ?

Matt Berninger : Oui c'est vrai mais ce n'est plus d'actualité. Ceci dit, il n'était pas vraiment question de séparation du groupe à proprement parler mais simplement que nous n'avions plus d'argent pour pouvoir sortir un nouveau disque donc l'activité du groupe aurait été un peu réduite tout de même c'est sûr. En tout cas maintenant tout va vraiment mieux, c'est sûr et on peut travailler sereinement sur nos albums.

Vous avez maintenant un statut qui vous permet de ne vivre que de la musique ?

Aaron Dresner : Non malheureusement, ce n'est pas encore le cas. A part peut-être mon frère Bryce qui lui ne vit que de la musique, c'est un musicien professionnel. Moi aussi j'arrive plus ou moins à ne faire que de la musique, mais pour les 3 autres et bien ils ont tous un boulot à côté. Mais c'est quand même plus facile chez Beggars car nous avons plus de moyen pour nos disques. C'est plus professionnel comme label c'est sûr.

Il y a eu des changements entre "Alligator" et "Boxer" ? Dans la façon de voir le futur ou bien une certaine pression du label ou de la presse étant donné que Alligator a commencé à bien marcher ? Vous-même avez-vous changés ?

Aaron Dresner : Nous sommes toujours les mêmes, nous 5 et Padma Newsom qui est vraiment très impliqué dans le groupe.

Matt Berninger : Nous n'avons pas de pression. Quant au fait de changer, je ne pense pas qu'aucun d'entre nous lorsque nous avons commencé à travailler sur "Boxer" avait dans l'idée de forcément faire quelque chose de différent (ou de pas différent d'ailleurs). En tout cas il n'y avait pas d'avance une stratégie pour ce nouvel album. Sans doute que les choses se sont passées différemment pour plein de raisons, nous avons peut-être aussi travaillé un peu différemment mais pas parce que nous avions une quelconque pression, seulement parce que cela s'est fait comme cela, naturellement.

C'est tout de même plus agréable pour vous maintenant ? Il y a moins d'urgence dans votre façon de travailler du fait d'avoir un meilleur support du label.

Matt Berninger : En fait, ce n'est pas tellement un problème d'urgence mais de période. Quand on est en tournée, en fait nous n'écrivons pas beaucoup, nous manquons de temps, les concerts et la tournée sont assez fatigants.

Alors quand on arrête une tournée pour écrire, on ne fait presque plus que cela. En l'occurrence nous n'avions rien de prêt lorsque nous avons arrêté la tournée précédente.

Nous avons démarré de "ground zero". C'était différent dans le sens ou nous n'avions rien en stock et il a fallu bosser sur des choses entièrement nouvelles. De ce fait, la réalisation de Boxer a pris plus de temps que ce que nous avions prévu parce que nous voulions quand même essayer de faire des choses un peu différentes, de faire encore un pas en avant, et avoir un disque vraiment très abouti.

C'est un besoin de chercher à vous démarquer de vos précédents albums. De chercher à faire quelque chose qui soit différent, en rupture avec ce que l'on connaît déjà ?

Aaron Dresner : Je pense que nous avons besoin de sentir une certaine osmose, entre nous bien sûr mais aussi vis-à-vis des chansons qui naissent. Nous ne voulons pas systématiquement se baser sur toujours les mêmes formules. Oh ! Bien sûr on pourrait, continuer dans une voix précise ! Mais en l'occurrence ce n'est pas comme cela qu'on le sentait et ce n'est pas comme cela que c'est venu. Tout cela est un mélange de travail très dur et d'évènements parfois accidentels, mais en tout cas, tout cela prend beaucoup de temps pour que l'on soit satisfait. Nous sommes très critiques envers nous même.

Nous avions besoin de sentir que les chansons étaient vraiment bien et malheureusement, les 99 pourcents de chansons que nous faisons sont juste ….. bien (rires). Et c'est cette partie accidentelle, ces petits clash issus de plein d'essais, d'expérimentations, notamment de Padma qui fait un gros travail avec nous. Enfin c'est le travail individuel de chacun, de façon un peu empirique qui fait que l'on arrive à un truc qui nous satisfasse. En tout cas ce disque me parait vraiment bon. Avec des morceaux différents entre eux et pourtant très cohérents sur l'ensemble.

Il y a quelques années, lors d'une interview vous disiez qu'il n'était pas difficile d'écrire une chanson de rock mais qu'il était vraiment rare de faire une chanson qui bouleverse l'histoire du rock. D'après ce que vous dites, c'est toujours cette idée de faire une chanson exceptionnelle qui vous motive ? Est-ce que vous écrivez beaucoup d'ailleurs ?

Matt Berninger : Nous écrivons beaucoup quand même, peut-être 50 idées différentes. Mais en vérité, il y en a qui s'avèrent trop familières, qui donnent l'impression d'avoir déjà été écoutées mille fois, ou comme un truc que l'on a fait auparavant. Mais en fin de compte, ce n'est pas si simple d'écrire une simple chanson rock qui soit percutant.

Une chanson doit avoir une vraie personnalité et même si vous l'écoutez 20 fois de suite, elle doit toujours vous apporter quelque chose et pas vous ennuyer. C'est ce qui se passe pour nous, nous sommes les premiers censeurs de notre travail. Si bien qu'effectivement, si au bout de quelques écoutes le morceau ne nous convainc pas complètement (de façon tout à fait démocratique dans le groupe) et bien nous ne la gardons pas.

Ce qui veut dire qu'il y a beaucoup de déchet ?

Aaron Dresner : Oui oui pas mal quand même ! Mais il y a aussi des morceaux que l'on aime et qui ne peuvent pas tous rentrer sur l'album. D'ailleurs les faces B sont pour nous des crèves cœurs parce que c'est difficile de choisir telle ou telle autre chanson. En fait sur cet album il y a 12 chansons et on aurait aimé qu'il y en ait 15.

Et même pour aller plus loin, je dois dire qu'il y a une de mes chansons préférées sans doute qui n'est pas sur l'album. Elle n'a pas trouvé sa place sur Boxer et je sais très bien qu'elle ne l'avait pas et que l'album est mieux et plus cohérent sans cette chanson mais c'est un titre que j'adore. Enfin j'espère que cela fera une bonne face B.

Matt Berninger : il y a aussi pas mal de chansons qui n'ont jamais été finies.

Et est-ce que certaines de ces fameuses chansons qui n'ont pas pu trouver leur place sur "Boxer" seront néanmoins jouées live ?

Aaron Dresner : Oui certainement. Et on fera j'espère plus single avec de bonnes face B.

Et pourquoi pas un EP comme "Cherry Tree" ?

Matt Berninger : Oui c'était une bonne idée en effet … on verra bien …

Parmi toutes ces chansons qui se sont retrouvées à la poubelle ou qui n'ont jamais été finies, est-ce qu'il n'y avait pas de bonnes idées dedans, est-ce que cela est définitivement perdu ?

Matt Berninger : Non, certaines oui, mais beaucoup sont toujours quelque part, les textes attendent leur heure… on verra peut-être que cela donnera quelque chose un jour mais pour l'instant ce sont des idées qui restent en stand by.

Et quand vous composez est-ce que vous essayez de garder une ligne directrice à l'album ?

Matt Berninger : Oui, et c'est pour cela que des chansons se sont retrouvé exclues du disque. Un disque, ça doit faire 40 ou 45 minutes et c'est tout. Après les gens trouvent cela trop long. Alors en effet, pendant ces 40 minutes, il faut essayer d'être cohérent afin que les chansons s'enchaînent bien et que cela donne un ensemble vraiment cohérent.

Dans ce disque, et on le sentait également un peu dans "Alligator", il y a pas mal de clavier, et de cuivre. C'est aussi une façon de changer un peu les choses ?

Aaron Dresner : Non pas vraiment, Bryce joue pas mal de piano et on avait envie d'intégrer cela de plus en plus dans la musique. Et même si les chansons sont composées à la guitare, nous avions envie de cette coloration. Pour les cuivres, c'est Padma qui a injecté cela. Il a fait des arrangements avec pas mal de cuivres et de bois, il y a même de la flûte. C'est assez réussi non (rires).

Matt Berninger : Nous aimons créer des textures sonores nouvelles, des ambiances différentes. Même si sur certains morceaux nous voulions garder les bases d'un bon vieux rock avec des basses et des guitares nous avions envie aussi d'aller plus loin.

Aaron Dresner : Bryce notamment qui joue beaucoup de guitare classique a apporté pas mal de choses au niveau du son. Mais quoi qu'il en soit, c'est toujours la même formule que par le passé à la base, nous sommes toujours le même groupe.

Vous voulez essayer d'être les premiers à être surpris par votre musique en fait ?

Aaron Dresner : Oui, c'est un peu ça. Il faut vraiment que ce que l'on fait soit excitant pour nous. Comme faire un morceau seulement avec batterie, piano et voix par exemple. Même si ce morceau sonnait aussi super bien avec des guitares. Mais c'est toujours la même chimie, c'est toujours The National.

Pour toi Matt, c'est plus difficile de chanter seulement accompagné d'un piano plutôt que d'un mur du son plus rock ?

Matt Berninger : En fait il n'y a pas de différence. Ce n'est pas plus ou moins difficile. Et il n'y a pas un des deux que je préfère. Même au niveau de l'écriture cela ne change rien… Ce qui compte ce sont les accords, les mélodies et c'est ça qui doit être réussi. L'énergie qui en ressort aussi est importante bien sûr !

"Boxer" sort donc en mai. Vous travaillez sur d'autres chansons actuellement ? Vous répétez ?

Aaron Dresner : En fait, c'est la première fois depuis longtemps que je me retrouve à ne rien faire, prendre la guitare chez moi, et gratouiller comme ça pour m'amuser. Ce n'est pas désagréable. Sans avoir de pression ni rien. Et je m'amuse à écrire des chansons qui ne seront pas pour The National car en fait ce n'est que de la musique mais je prends beaucoup de plaisir à cela.

Il y a toujours les Clogs avec Bryce et Padma mais est-ce que les autres membres et vous-même avez des projets ?

Aaron Dresner : Brian, a un projet parallèle un peu fun dont le nom du groupe est Shit attack (rires). Moi je vais donc composer quelques petites chansons comme ça dans mon coin. Et Bryce est dans plein de projets différents, il joue avec Sufjan Stevens, il donne beaucoup de concerts de musique classique, de musique de chambre et de musique contemporaine.

Matt Berninger : Bah moi je suis trop feignant pour faire d'autres trucs, je me repose un peu ! (rires)

 

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Crédits photos : Thomy Keat (Plus de photos sur Taste of Indie)


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