Très grand concert de Broadcast dans un Café de la Danse plein (comme souvent mais bon). On retrouve la charme magique des albums mais ici avec un très gros son qui vous envahit et vous noie de bon gré.

La chanteuse Trish Keenan, archétype de Nico aux cheveus d’ébène, poupée pop improbable venue d’une autre époque, humanise avec grace et mystère les expérimentations sonores du groupe, jamais pompeuses mais privilégiant la surprise et les colorations avenantes. Dans ce groupe on trouve un laborantin aux claviers, un guitariste dopé aux effets pas communs, une basse nerveuse, et un batteur régressif. C’est surtout la partie rythmique qui prend le dessus en live, le bassiste insistant sur des riffs mélodiques ludiques comme on en trouvait chez les groupes mods et un batteur surdoué resté dans l’enfance (on pense évidemment à Keith Moon) qui assure une présence, une tessiture et des relances rares dans une joie de jouer palpable et communicative.

Les visuels psychédéliques (on s’étonne à peine de voir apparaitre fugitivement l’acronyme de Lucy in the sky sur l’écran) contribue à nous replonger dans l’univers du groupe et dans la mémoire de leur dernier concert parisien en 2000 à la Boule Noire. On retrouve cet univers sonore lumineux et enthousiasmant, où la voix de Trish claire et souriante fait scintiller les silences avec une nuance inspirée et évocatrice.

Que ce soit dans les morceaux les plus pop songs ou dans les instrumentaux on est toujours dans la justesse et l’invention, on regrette juste que le concert soit si court (une grosse heure) ce qui vu le parti pris de privilégier le nouvel album laisse relativement peu de place aux vieilleries, mais celles ci sont d’exception comme "The Book of Lovers", "Illumination", "Come on Let’s Go" ou "Unchanging Window". On doit se forcer vraiment pour apercevoir quelques ficelles qu’on oublie aussitôt tant il serait cynique de bouder son plaisir de les retrouver dans ces conditions après une si longue absence où le temps, cette fois ci, n’a pas fait tant de ravage.

Plus anecdotiquement, dans la section merchandising, on note un mini-cd d’instrumentaux dans la série des tour cd, et puis des biens jolis t-shirts pour les fashion victims qu’on finit tous par être.

Pas de passage à vide, un moment rare et enchanteur, en somme un concert de rêve.

C’est trop bête vous auriez dû venir…


Setlist : Pendulum - Man is not a bird - Where youth and laughter go – Minim - Come on let’s go - One hour empire - Winter now - Still feels like tears - Ominous cloud - The Book of lovers - Drums on Fire - Illumination - - Unchanging Window - Hammer (inédite instrumentale) - - ( inédite).