Merdalor ! Plus je vieillis et plus j'ai l'impression (qui, je le crains, n'en est pas une) de comparer les artistes d'aujourd'hui à ceux d'hier.
Non pas que je sois passéiste, j'aime beaucoup ce qui se fait actuellement, mais souvent à l'écoute de tel ou tel autre album, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec quelques vieilleries.
Mais je suis sûr que ce n'est pas pour déplaire à mon éventuel lectorat. Les plus vieux replongeront avec nostalgie dans leur discothèque et les plus jeunes auront une bonne raison de traîner chez les disquaires spécialisés dans l'occasion afin de se faire quelques cours de rattrapage pas chers !
Quoi qu'il en soit, avec ce Lily for the spectre (charmante attention, ça change des chrysanthèmes), l'occasion est trop belle.
"This joy", premier titre du disque annonce la couleur d'entrée de jeu : une pop teintée de folk brillante comme un soleil. Et comme chacun le sait, le jour du soleil, c'est le dimanche. Dans le mille, ce premier titre nous replonge en pleines années 90 dans les beaux yeux et la voix irrésistible de la jolie Harriet et ses compagnons, autrement dit The Sundays ! Capillotracté mais vrai ...
The Sundays dont un titre ne s'appelait-il pas Joy justement ? A se demander finalement si c'est moi qui radote ou bien si les artistes manquent cruellement d'imagination ... Ou peut-être un peu des deux, tout n'étant qu'une question de référentiel pour paraphraser mon prof d'UML (cherchez pas, on se fout de l'UML à l'heure avancée qu'il est).
Bon alors, nous voilà bien avancés avec cette Stéphanie Dosen qui chante comme Harriet Wheeler et dont la musique, toute en finesse et en lignes claires et sensuelles de guitares et de bruits d'oiseaux ("A lily for the spectre"), vient doucement caresser nos oreilles comme une Anna Ternheim ou une Lisa Germano savent si bien le faire.
Et quand, sur le refrain de "Lily for the spectre", la voix monte doucement jusqu'à évoquer un Thom Yorke apaisé ou bien, dans un autre genre, une Dolores O Riordan sans fard ("Only getting better"), et que Simon Raymonde des Cocteau Twins a apporté sa basse sur quelques titres, on craque forcément parce qu'en plus, elle est belle.
Alors bon, on ne va pas trop chercher les faiblesses de certaines compositions, chanceux que nous sommes que Stéphanie Dosen veuillent bien les partager avec nous ! |