Bruce Davidson est à l'honneur cette année à Paris.
En effet au printemps, la Fondation Henri Cartier-Bresson lui consacrait un bel espace avec l'exposition de clichés exceptionnels, pour la plupart jamais exposés en France, de deux de ses essais thématiques réalisés dans les années 60 : "Time of change" et "100e rue".
C'est à ce maître de la photographie sociale que la Maison Européenne de la Photographie a donné carte blanche pour qu'il nous donne sa vision de la capitale.
Le fruit de ses déambulations parisiennes, "La nature de Paris", au titre ambigu, est bucolique, et, surprise pour ce photographe de l'humain, essentiellement végétale.
Sur un thème aussi banal et aussi connoté, Bruce Davidson prouve, si besoin était, sa maîtrise tant technique qu’artistique et esthétique de la photographie et que le talent ne vient pas tant du sujet que de l’œil.
De superbes tirages noir et blanc, des cadrages carrés impeccables, des grands angles spectaculaires et des contre plongées vertigineuses, voilà pour la forme.
Pour le fond, c'est un enchantement car il a pensé la ville.
Les arbres, tronc massif ou feuillages arachnéens, et la flore généreuse composent des tableaux magiques dans lesquels se devinent les monuments emblématiques de la ville lumière.
Davidson joue avec la lumière, avec les éléments géométriques d'une nature apprivoisée qui a su garder sa folie échevelée.
Bruce Davidson nous révèle son secret : "Je pensais à ce que voient les arbres et ce qu'ils endurent, leur présence m'a fortement inspiré et m'a porté pendant tout le projet".
Et quand on quitte l'exposition, la dernière image sera celle d'un tronc majestueux qui culmine dans les cieux, faisant une nique malicieuse à la tour Eiffel.
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