Choisi pour représenter le Canada à la 52ème Biennale de Venise, le jeune sculpteur David Altmejd y présente "The Index" et "The Giant II", deux oeuvres monumentales, magnifiques, spectaculaires et emblématiques de son travail.
Edifié dans les années 50, le pavillon canadien, qui constitue par lui-même une curiosité avec son architecture singulière basée sur le symbole du Canada, la feuille d’érable, s’avère particulièrement adapté à l’univers créatif de David Altmedj dont un des concepts duels est "intériorité-extériorité".
En effet, il a conçu ces oeuvres en résonance avec cette construction polyédrique composée de larges et hauts pans de murs vitrés, créée pour se fondre dans les Giardini de Venise.
Il l'a investie de ce qui relève à la fois de la volière par la prééminence des figures d’oiseaux et de l’écosystème par sa symbolique de la métamorphose.
David Altmedj invite le visiteur à le suivre dans les dédales tapissés de miroirs de "The Index" peuplés d'une mutitude d'oiseaux de toutes tailles et de toutes natures, des animaux naturalisés mais aussi des oiseaux imaginaires, composé de moulages de main ou portant des prothèses d’yeux humains, et aussi de surprenants hommes à tête d’oiseau.
Comme la polonaise Monika Sosnowska et le belge Eric Duyckaerts, il décline la symbolique du labyrinthe qui permet également une interactivité avec le public qui devient ici un élément de la sculpture.
Dans ce parcours initiatique et réflexif, vitnon pas le monstre mais le bon géant, "The Geant II", qui a exploré le monde et percé le secret de la mort, métaphore ici de la transfiguration qu'est l'acte artistique.
Le corps mort retournera à la vie non par la résurrection ou la métempsycose mais par la métamorphose au terme d’une dissolution symbiotique dans la trilogie animal-végétal-minéral.
Une autre vie envahit le corps en décomposition qui se transforme lui-même en labyrinthe, creusé de galeries et de cavernes dans lesquels les éléments organiques puiseront leurs ressources et les animaux trouveront refuge.
Un oiseau crâneur nichera dans la tête et les champignons surgiront de sous le tapis de poils.
Basées sur une esthétique de l'ambiguité fondé sur un principe de dualité récurrente, comme le beau et le laid, le grotesque et le fantastique, le morbide et l'organique, les mythologies personnelles de David Altmedj, passées au prisme d'influences multiples et érigées en sculptures flamboyantes s'inscrivent dans le très passionnnant courant post modernisme narratif.
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