Doté d’un œil sans concession, le travail de Mounir Fatmi s’inscrit dans une démarche permanente de questionnement métaphysique et politique qui nourrit sa création artistique.
Utilisant tous les supports et tous les registres, installations, performances, vidéos, photographies, dessins, peinture et sculpture en fonction du propos, ce jeune artiste "multimédia" a fait une entrée très remarquée sur la scène internationale - il est d’ailleurs actuellement présent à la Biennale d’Art Contemporain de Venise - par la pertinence et l’acuité de son regard sur le monde d’aujourd’hui.
A Vallauris, au Musée National Pablo Picasso, il propose "Sans histoire" en résonance avec l’œuvre de ce dernier, "La guerre et la paix" qui orne l’intérieur de la chapelle.
A côté d’un néon "Guilty" et de la projection de mots qui en interpellent le sens, les barres de jumping, élément récurrent de ses installations, qui étaient déjà exposées en multicolore au Centre Pompidou en introduction à l’exposition Africa Remix, sont ici déclinées en noir et blanc par référence à la gamme bicolore de "Guernica" et au symbolisme propre de ces deux "non couleurs".
Y sont peintes sous forme de citations des phrases extraites d’un célèbre traité militaire, les "Arts de la guerre" de Sun Zi qui date du 5ème siècle avant JC, qui frappent comme des sentences universelles d’une étonnante et intemporelle clairvoyance.
Ces obstacles ont sans doute fait chuter le cavalier sans cheval de la vidéo "Sans histoire" qui, embourbé, donnant des coups de pied rageur dans un livre intitulé "Histoire" induit une réflexion par l’axe métaphorique sur le sens et les dérives de l’histoire.
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