Spectacle conçu et interprété par Katrina Bugaj, Natahlie Handel, Paye Hargate, Elisa Pereira, Micaela Miranda et Katharine Yates dans une mise en scène de Jayne Tuttle.
"Georgette va au supermarché" est un avatar contemporain d’Alice au pays des merveilles. Quand elle pose ses lunettes sur la table de chevet qui augure d’une nuit de repos, Georgette ne s’imagine guère qu’elle va être entraînée dans une épopée consumériste déliro-oniro-comique dans laquelle les légumes poussent la ritournelle ("Végétables in love") et les produits d’entretien philosophent ("A clean house is a clean mind").
Les Monthy Python, chevauchant le rhinocéros de Ionesco, ont télescopé la locomotive de Buster Keaton. C’est plein de trouvailles ludiques, décalées et féériques comme ce bonhomme aux yeux en rouleaux de papier hygiénique avec une ventouse pour bouche et les gants de caoutchouc symbolisent la crête d’une poule qui ne tardera pas à pondre son oeuf.
A la croisée des chemins de la comédie et du non sens, du mime, de la comédie musicale, du soap feuilleton et du spectacle de fin d’année pour campus débridé, cette fable contemporaine qui rappelle par son format court les heures glorieuses du café-théâtre, épingle les travers sociétaux avec une bonne humeur communicative.
C’est comme un bonbon acidulé anglais, liquorice et chamallow, qui colle aux dents, un cracker de Noël qui vous explose au nez, des dragées au poivre multicolores.
Emmené par une jeune metteuse en scène australienne, ce spectacle prometteur et unique sur la place parisienne, déconcertant et jubilatoire mené, tantôt en français, tantôt en anglais (rassurez-vous totalement accessible même pour ceux qui ne disposent que de connaissances élémentaires), par un sextet féminin cosmopolite, drôle et corrosif, tout juste sorti de l’Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq, est d’une fraîcheur revigorante et d’un humour roboratif. |