Sur la pochette, un visage de femme dont les yeux sont bandés donne au titre de l'album, A genoux, un côté évidemment sulfureux... On imagine déjà des histoires de grandes personnes et de femmes fatales.
Espoir de courte durée car s'il faut attendre "Au moindre d'entre nous" pour comprendre que la femme fatale se transforme en dévote et s'agenouille fort pieusement pour prier que le ciel vienne en aide "au puissant, esclave de sa puissance", amen, on comprend bien vite que le contenu est bien moins sexy que le contenant.
De sa voix sourde plutôt que grave, Charline Rose murmure d'un bout à l'autre du disque, finissant souvent ses phrases dans un râle pas forcément gracieux. Dans le registre on préfèrera Barbara Carlotti ou bien Bless.
Le duo avec Miossec, le beau ravagé qui vient, une fois encore, prêter voix forte à ces dames, est finalement le petit succès du disque tant la voix du breton sait faire sa place et donner une identité à ce qu'il interprète.
En revanche, la réinterprétation du "Protect me" de Placebo n'est pas inoubliable mais pas totalement désagréable non plus et finalement peut être le titre le plus osé du disque.
Évitons également de s'attarder sur la petite escapade rock "Charline chérie" vraiment très naïve qui pourrait faire passer Mademoiselle K pour Courtney Love.
Pour le reste, pas grand chose à signaler. Des textes parfois agréables, souvent cousus de fil blanc, une voix décidemment au souffle trop court ("Contrecoeur") et au final une présentatrice de la TV belge qui sort un album probablement meilleur que disons... si Flavie Flamant décidait de chanter... ou peut-être pas.
En attendant ... "Tout le monde meurt" dit-elle sur "Faut pas que ça te mette de mauvaise humeur".
Manquerait plus que ça !
D'ailleurs, une petite voix d'enfant conclut par ces mots : "Oh c'est chiant". La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on. |