Comme presque tous les jours depuis jeudi, les concerts commencent par une averse, peut être pour alimenter en eau le sol boueux du lieu et permettre aux festivaliers de s'adonner aux amusements post woodstock de roulades dans la terre.
Premier concert avec Gentleman et pas de tromperie sur la marchandise. C'est du reggae classique, certainement plaisant pour les amateurs mais pas forcément très motivant pour les autres. Après une soirée du vendredi avec un concert d'Arcade Fire, il faut du temps au festivalier pour se remettre de ses emotions et apprécier pleinement la programmation hétéroclite de la journée.
Adieu la pluie, retour du soleil et passage oldies avec Salvatore Adamo sur la grande scène. Les deux grands festivals bretons sont intraitables sur ce point qui fait partie de leur cahier des charges : le mélange de toutes les musiques pour tous les publics. Et comme d'habitude ce seront toutes ces générations qui resteront dans l'herbe toujours un peu detrempée pour écouter 'Tombe la neige' ou 'Les filles du bord de mer'.
Retour sur la scène 2 avec Sean Lennon. Le fils-de avait trouvé un public avec son premier album, confirmé la donne avec le très bon Friendly Fire et même joué le single en duo avec M. Le voici donc aux vieilles charrues, grosses lunettes 90's sur le nez, panama sur le crâne et guitares vintages à la main. L'ensemble est agréable, très pop, tranquille et excessivement relaxant malgré quelques envolées soniques du plus bel effet. Et non, désolé, ce n'est pas Yoko Ono rajeunie qui est aux claviers !
Place au dandy de la journée, costard impeccable à paillettes, sourire ravageur, de quoi faire tomber toutes les fans de Roxy Music venues pour l'occasion. Le grand Bryan Ferry est là. Et se donne avec tout le panache dont il est capable. Un vrai sourire de commercial, des postures travaillées, un séducteur total qui reprend ses anciens tubes comme ses nouveaux titres entouré d'une fine équipe de musiciens et de choristes. Pas tout jeune, mais Impeccable.
Le plus hype des groupes suisses aux Vieilles Charrues en attendant un passage à la Route du Rock. Cela demandait à être vu, tant la densité du public semble contraire à leur musique intimiste. Pas de suprises, même si on aurait préféré les voir sur une plus petite scène, dans un endroit plus confiné, les barbus les plus célèbres du monde indé nous délivrent leur folk avec talent.
Ils étaient attendus par leur public, après quelques mois de Pause. Et pour leur retour aux Vieilles Charrues, ils semblent aussi heureux que les spectateurs amassés devant la grande scène. Plus de 30000 personnes pour saluer l'arrivée des quatre membres de Tryo. Et cette fois, ils ont fait les choses en grand pour mélanger classiques et nouvelles chansons : une section de cuivres les accompagne et surtout le plus grand baroudeur de tous nos chanteurs français viendra les accompagner sur plusieurs titres. La voix de Bernard Lavilliers allié aux rythmes reggae-cool de Tryo, un étonnant mélange sous le soleil de Carhaix.
Que dire d'Emilie Simon ? sinon que tout lui réussit, que tout ce qu'elle touche devient de l'or, que tous les musiciens qui l'entourent sont aussi perfectionnistes et inventifs qu'elle. A voir le plateau, on croirait une salle de jeux : grand vase rempli d'eau pour des bruitages, guitariste-inventeur aux allures burtoniennes qui joue du joystick devant ses pads, et Emilie au centre, toute sourire, armée de sa machinerie vocale au bras et de sa fameuse Jagstang bleu ciel rivée au corps. Chansons calmes ou enervées, reprise brulante d'Iggy Pop, tout y est et on est aux anges. |