Probablement pour cause de Boule Noire indisponible ou jugée trop petite (!), c'est dans un Elysée Montmartre réduit de moitié, grâce à une tenture noire pendant du plafond, que s'est déroulée cette troisième apparition parisienne des Datsuns en six mois.

Date faisant donc suite à deux shows littéralement emballants - septembre 2002 (première partie des D4 et Von Bondies, le concert de l'année rien de moins) et trois mois plus tard au Trabendo (première partie des pauvres Hellacopters) - appuyés par un album éponyme très réussi, qui avaient propulsé du même coup le quatuor néo-zélandais dans le peloton de tête de ces nouveaux groupes à guitares. C' est dire si cette première tournée française du groupe était attendue et l' impatience grande avant le show.

Pas grand chose à dire sur la première partie : leur musique n'était pas très intéressante, sorte de worst of du rock avec des riffs déjà mille fois entendus et un jeu de scène des plus éculé. Seul chose marquante, le frontman est un quasi-sosie de Courtney Taylor !

Moins d'un quart d'heure plus tard, les Datsuns débarquent sur scène et se lancent quasi-immédiatement dans le "Sittin' Pretty" qui ouvre leur disque : Dolf de Datsun est un peu à côté de la plaque au chant mais le groupe joue bien en place. Plutôt que de retracer de manière chronologique le déroulement du gig, il semble après coup plus intéressant d'adopter une vue d'ensemble. Inégal tout d'abord : le très réussi ("Mother Fucker From Hell", "Lady", "In Love") a en effet côtoyé le calamiteux (interminable - et surtout pénible - version de "Freeze Sucker").

On est , par ailleurs, en droit de s'interroger sur l'intérêt artistique d'un concert de 90 minutes - et deux rappels - quand on dispose de moins de 40 minutes de bon matériel studio. Rien n'a donc été épargné au public : les piètres faces-b, les inédits qui auraient mieux fait de le rester, les inutiles interventions d'entre morceaux, les titres rallongés au-delà du supportable le tout servi par un son digne d'un mauvais hard de la fin des années 70 que l'on croyait enterré à jamais par les punks.

Fuckin' disappointing. Au moins, l'an passé à la Mutualité, également en tête d'affiche, les Strokes avaient joué 50 minutes.