Comédie musicale conçue et mise en scène par Julie Taymor avec la participation de plus de 40 artistes et 20 musiciens.
Ce spectacle est comme son nom l'indique inspiré du dessin animé. De Pumbaa, le phacochère péteur en passant par le roi Mufassa ainsi que son fils Simba, sans oublier Timon et Rafiki, le sage.
Des éléphants, des gazelles, des girafes, des oiseaux en tous genres, toute la savane est belle et bien présente. Dès le début du spectacle, tous ces animaux défilent autour de vous, c'est une véritable féérie...
Le metteur en scène Julie Taymor, a remanié et adapté avec force le dessin animé. Ce dernier relatait une histoire relativement simple et légère d'1h30. Le spectacle lui dure le double avec une histoire plus étoffée et décortiquée. Ainsi, certains personnages féminins sont renforcés comme la compagne du Roi Lion et le singe chaman Rafiki, qui de mâle, devient femelle. En somme, on passe d'un film au succès enfantin en une comédie musicale destinée aux adultes.
L'univers africain est plus que présent. Avec un orchestre d'environ 20 musiciens, autant dire que la musique explose de tout côté au théâtre Mogador. Avec des sonorités très puissantes de tambours africains qui retentissent, conjugués avec d'autres instruments en tous genres, c'est simplement grandiose. Les chansons d'Elton John brillamment interprétées par les artistes sont un atout de plus à l'excellence de l'orchestre sélectionné.
Les décors sont sublimissimes, travaillés, étudiés, afin d'obtenir d'un coup d'un seul des arbres qui poussent sur scène, des rochers qui sortent de terre, des lianes qui surgissent du plafond. Bref, chaque tableau est scrupuleusement et méthodiquement décoré avec des techniques qu'on ne saurait imaginer ou même penser. On en prend plein les yeux !
Il est clair que Julie Taymor a mis l'accent sur l'Afrique, sa faune et sa flore de façon remarquable. On s'y croirait presque !
Pour ce qui est des costumes, alors là elle est allée très loin dans la démarche artistique. En plus de danser et chanter, les artistes ont du apprendre à manier les marionnettes. Et oui la grande question du metteur en scène était comment rendre crédible des animaux en action sur scène ?
Julie Taymor s'est d'ailleurs exprimée à ce sujet : "Paradoxalement, la première question qui m'est venue lorsque j'ai réfléchi à cette adaptation est : comment montre-t-on une fuite d'animaux sur scène ? D'une manière générale, il s'agissait de transposer les paysages africains sans aucun être humain et y trouver l'humanité dans la façon de le faire. Le choeur et la voix sont très importants. "Le Roi Lion" est du théâtre en direct. Les spectateurs ont besoin de voir les gens chanter et non d'écouter une bande enregistrée. J'aichoisi d'ajouter de nouvelles chansons car celles-ci dévoilent des paysages intérieurs avec plus de force que les dialogues."
Chaque artiste porte soit des masques, articulés ou non, mais cela dit il faut pouvoir les manier quels qu'ils soient. L'apprentissage a été long et fastidieux, ils réussissent à donner de l'âme à leurs costumes-marionnettes. Les girafes sont des hommes en échasses à moitié courbés, c'est époustouflant d'agilité et de créativité. Ne pas trop en dire non plus, il n'est pas nécessaire de dévoiler toutes les richesses de ce spectacle.
Au final, l'adaptation des textes en français est extrêmement réussie. Des touches d'humour pour les français que tout le monde décryptera en un clin d'oeil. Pumbaa et Timon excellents dans ce rôle là entre parenthèses, avec leur "Hakuna Matata" et toutes leurs péripéties.
Ce Roi Lion transcende littéralement toutes les cultures pour notre plus grand plaisir ! |