Ah la grande époque des cassettes live ! On lisait les petites annonces de Best, on recevait de longues listes et on pouvait échanger l'intégrale du live in Orange de Cure en 2*60mn contre le même concert à Paris qui remplissait trois merveilleuses k7 de 90mn.
Et tant pis si c'était toujours la même chose, tant pis si le son était sourd et qu'on entendait le public discuter pendant tout le concert. Internet n'existait pas, on ne gravait pas de cd et le format mp3 n'était que l'obscur rêve de certains amateurs de musique.
Toujours très ouvert envers ses fans (après avoir vendu ses guitares et ses tee-shirts sur eBay), David Gedge et le Wedding Present décident donc en 2007, en prélude à une tournée pour le vingtième anniversaire de leur premier album George Best, de ressortir des cartons deux cassettes live enregistrées en 1987 et qui étaient, à l'époque, vendues après les concerts. Du live pirate officiel du Wedding Present, vingt ans plus tard, cela ne pouvait que nous attirer.
Dès les premières minutes on retrouve le son bien particulier de ce genre d'enregistrements. C'est du brut, souffle et pains inclus ! On retrouve le poignet magnifique de Gedge dans son jeu de guitare ultra-rapide des années George Best et on se replonge dans les fabuleuses fulgurances pop qui ne depassent que rarement les trois minutes.
Le tempo n'est pas toujours régulier, le batteur peut perdre une baguette ou le bassiste rater une note, l'essentiel est le live, la retranscription pure de deux concerts culte d'un groupe qui ne l'est pas moins.
Profitons donc des versions explosives de "Everyone can make a mistake" ou encore "It's what you want that matters" exceptionnel malgré les quelques ratés sur le concert de Leicester.
A Munich, où David s'exerce à l'allemand, on retrouve un "Once More" survitaminé, un fabuleux "My Favorite Dress", et la très particulière "Felicity" portée comme tous les autres titres par le jeu de guitare inimitable du groupe. Grand moment également quand le groupe reprend "It's not unusual" de Tom Jones façon pop-punk en rappel du second concert (un rappel des WP ça se fête !)
Principalement destiné aux amateurs du groupe, ce double cd présente donc deux lives au plus beau sens du terme, des morceaux de vie d'une époque révolue où on ne se souciait pas de rater une note pourvu que le mur de guitares soit là. David Gedge reste bien une fois de plus un formidable anti guitar-hero.
"Thank you very schön David !" |