Faible affluence ce jeudi pour l’Inrocks Indie Club d’octobre. La faute à une piètre affiche ? Sûrement pas car, après les Raveonnettes en septembre, c’est au tour de Electric Soft Parade d’effectuer un retour tonitruant, un nouveau disque sous le bras. Plutôt la faute à une magnifique grève des transports en commun parisiens.
Début des hostilités avec The Love Bandits, la plus américaine des formations françaises. Inutile de tergiverser, les parisiens ont donné, devant quelques dizaines de happy fews, la prestation la plus réjouissante de la soirée.
Rien de neuf pourtant sous le soleil avec un blues-rock-psyché réconciliant les Bluesbreakers époque Beano avec ceux de Barewires, le Paul Butterfiled Blues Band ou encore les Yardbirds toutes périodes confondues. La qualité d’exécution et la fraîcheur du groupe emportent le morceau. A suivre absolument.
Que dire ensuite de Tim Keegan ? Seul à la guitare sèche, le jeune homme dispense un spectacle agréable sans pour autant renverser le public. Expérience à reconduire néanmoins.
Place maintenant à Strange Death Of Liberal England. Vue la prétention revendiquée par leur nom, ces anglais ne peuvent que susciter la division. A peine leur prestation achevée, force est de reconnaître que l’on tient là une des plus belles horreurs vues cette année.
Strange Death Of Liberal England se présente sous la forme d’un collectif de musiciens échangeant leurs instruments et bidouillant tout ce qui passe à leur portée. On pense à Architecture In Helsinki, Broken Social Scene mais surtout à Arcade Fire. Lorsque l’on précise que leur musique oscille entre élans lyriques et passages rythmés, on ne peut s’empêcher de refaire le parallèle avec les auteurs de Funeral. Si l’on ajoute que l’alliance des chœurs masculin/féminins avec une voix très Win Butler évoque encore et toujours le même groupe de Montréal, on commence à ressentir un certain malaise.
Ainsi à la vue de ces éléments, il serait parfaitement inexact de qualifier leur musique d’hommage - aussi pataud soit-il - ou de répertoire sous influence, mais plutôt d’un plagiat assez honteux d’Arcade Fire. En version totalement ratée qui plus est : la grandiloquence de la musique et l’attitude empruntée du frontman n’ayant d’égal que la médiocrité du résultat. Une vaste blague en somme. A fuir impérativement.
De Electric Soft Parade demeuraient des souvenirs émus d’une tournée en 2002, d’un excellent album dans la foulée et puis plus rien suite à leur limogeage sans ménagement de chez BMG. A peine a-t-on entendu parler des Brakes, projet pop monté avec Eamon Hamilton, ex-claviériste de British Sea Power.
Comme pour se rappeler aux bons souvenirs des fans, les frères White attaquent sans tarder "Silent To The Dark", fer de lance de leur première tournée. Mais dans une version des plus sages. Loin du buzz médiatique de leurs jeunes années, les frères White semblent ce soir heureux de goûter à des retrouvailles avec leur public, quitte à mettre - temporairement - de côté, certaines ambitions artistique. Au point d’inviter au chant un mystérieux ami, sorte de baba-glam androgyne pour un résultat … mitigé.
Les extraits de leur nouvel opus, No Need To Be Downhearted, ne dépareillent aucunement au milieu des titres plus anciens ; le show se déroulant sans le moindre remous. Le quatuor de Brighton nous avait habitué à des prestations moins lisses, mais ne soyons pas trop impatients, Electric Soft Parade vient à peine de faire son retour. Suite au prochain épisode. |