On l'avait déjà évoqué lors du premier album des New Yorkais de Celebration, leur musique est aussi barrée et jouissive que celle de leurs voisins, amis et, il faut bien le dire, producteurs de TV On The Radio.
C'est, en effet, à nouveau David Sitek qui officie aux manettes, en protecteur autant que producteur, parrain autant que membre presque à part entière du groupe.
Alors que reste-t-il à Celebration, me direz-vous, s'ils doivent se contenter de faire les premières parties de leurs grands frères musicaux de TVOTR et de jouer les souris de laboratoire pour le toujours inventif Sitek ?
Et bien il reste ... un vrai groupe, avec de vraies chansons, une vraie personnalité et qui peut se targuer de tenir la dragée haute (j'adore cette expression) à leurs ainés.
Musicalement (encore) plus inventifs qu'il y a 2 ans, on pourrait déjà se réjouir de ces petits bricolages sonores foisonnants de détails et qui semblent aller dans des tas de directions à la fois pour finalement se rejoindre dans une mélodie entêtante et sautillante. L'ensemble rappelle aussi parfois les tout aussi réjouissant Broken Social Scene comme sur la rythmique un brin décalée de "Heartbreak", trompettes et claviers vintage compris.
Et le lien à ce joyeux bazar sonore reste la voix de Katrina Ford, la chanteuse dont la personnalité s'est affirmée depuis le premier album et qui devient ici le réel conducteur des chansons jusqu'à en donner le rythme, comme sur "Pony", la batterie ayant alors un rôle secondaire (mais important), apportant un sorte de contre rythme (ou plutôt un sur rythme, pardon pour ce terme bizarre mais il est parfois difficile d'écrire ce que l'on entend) un peu cahotique et envoûtant.
Envoûtant, c'est également le cas de "In this land" doucement lancé par un clavier chevrotant et la douce voix de la chanteuse pour se poursuivre sur une imparable rythmique défiant toute volonté d'immobilité de la part de l'auditeur.
Le titre final n'est pas en reste. "Our hearts don't change" rassemble tout ce qui nous plait chez Celebration (voix superbe, batterie fofolle, puissance et douceur à la fois) et mérite une écoute en boucle et justifie l'achat de ce disque à lui tout seul.
Plus discret que TVOTR, Celebration mérite pourtant tout autant les honneurs et est à découvrir de toute urgence, d'autant plus si vous aviez commis l'imprudence de passer à côté de leur premier album.
Noël approche, offrez des Celebrations, cela fait toujours plaisir. |