Tous les 10 jours environ, notre grand rédac’ chef fait parvenir à l’ensemble des rédacteurs Froggy, la très attendue "liste". Celle dans laquelle nous nous jetons, bave aux coins des lèvres, pour piocher CDs et DVDs à chroniquer.
En tant qu’être humain, le premier réflexe est de naturellement se précipiter sur l’album de l’artiste tant adoré. Le second réflexe (en règle générale motivé par la non disponibilité de l’objet convoité. Celui-ci ayant été sélectionné par un collègue plus jeune donc plus rapide) est de laisser le hasard guider son choix. Au petit bonheur la chance donc.
La question est maintenant de savoir si Six Nation State va, par le plus grand des hasards, réussir à séduire ces oreilles qui ne demandent pas mieux.
Cet album éponyme est le 1er du quatuor anglais basé à Reading. C’est à cet endroit qu’ils se font repérer après plusieurs shows bien couillus. A la première écoute, on a effectivement peu de mal à le croire. A l’évidence, l’énergie est le maître mot de l’œuvre. Pourtant, il va être difficile d’être aussi catégorique quant à la définition du style de 6NS. Dans le cas présent, le tout paraît carrément foutraque.
Pour mieux comprendre le "genre" de 6NS, passons par la métaphore. Essayez d’imaginer une grande partouze entre The Coral, The Clash, Sum41, La Ruda Salska, Les Wampas, Grams Parsons, The Libertines et David Eugene Edwards. Beurk, c’est écœurant. Et bien c’est malheureusement l’impression que laisse ce 1er album de 6NS. Trop de choses, trop de styles musicaux qui ne peuvent absolument pas cohabiter (hahaha).
Six Nation State a pourtant de formidables atouts, pris séparément. Le 1er, comme expliqué ci-dessus, l’énergie véritable et la bonne humeur qui se dégagent de l’ensemble du combo. Le 2ème et indéniable atout se trouve dans la gorge profonde de leur chanteur Gerry. Cette voix incroyablement puissante et caverneuse fait des miracles sur "Keep Dancing".
Pourtant sur "Can’t Let Go", ce timbre très grave qui nous transporte dans un univers rock typiquement américain, a bien du mal à se mélanger aux riffs de guitare ressemblant à s’y méprendre à ceux de Carl Barat. Mais les pires cocktails restent à venir avec "Everybody Wants To Be My Friend" ou "Up and Down". Du reggae-punk-ska-festif-refrain-fédérateur-et-trompettes, autrement dit, l’enfer absolu.
6NS nous gratifie également du slow syndical avec "Don’t Need You Anymore" et ses paroles supra niaiseuses : "...try to see me and see how I feel, coz all of the feelings I felt them for real, coz I was happy and were so sad". Même pas peur.
Six Nation State, avec ses 12 titres (+ 1 caché, chouette) n’a pas réussi à rendre le hasard heureux. Ce n’est pourtant ni la ferveur, ni la bonne volonté qui leur ont manqué. Malheureusement chacun sait que ce ne sont pas les ingrédients principaux d’un album réussi.
Mauvaise pioche donc.