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Interview  (Paris)  7 novembre 2007

Xavier Jaillard, auteur, metteur en scène et comédien, a signé une très réussie adaptation pour le théâtre du roman de Romain Gary "La vie devant soi" qui est actuellement à l'affiche du Théâtre Marigny-Popesco, mis en scène par Didier Long, et qui donne à Myriam Boyer un rôle à la mesure de son immense talent.

Nous l'avons rencontré pour une interview expresse avant uen représentation pour évoquer cette belle aventure théâtrale.

Monter au théâtre une adaptation du roman de "La vie devant soi" de Romain Gary qui avait fait l'objet d'une adaptation cinématographique pour le film éponyme réalisé par Moshé Mizrahi avec Simone Signoret relève de la gageure. Quelle est la genèse et qui est l'instigateur de ce projet ?

Xavier Jaillard : Je suis à l'origine de ce projet car j'ai eu une envie folle de faire une adaptation au théâtre de ce qui avait été fait au cinéma. Sauf que je suis tombé sur un roman qui part dans tous les sens, qui est d'un foisonnement et d'une richesse tels qu'on ne voit pas a priori comment parvenir à une adaptation théâtrale car le langage théâtral n'a pas grand chose à voir avec l'écriture romanesque. Pour tout vous dire, je suis resté des mois à regarder le livre l'œil en biais en m'interrogeant.

Et, un jour, je me suis enfermé avec le livre, je l'ai mis sur 400 m² et j'ai recomposé l'histoire en essayant de garder ce qui m'a paru l'essentiel. Cela implique des coupes, car j'ai centré l'adaptation sur 4 personnages qui sont bien évidemment Madame Rosa et le petit Momo, le docteur Katz et le papa inévitable qui vient chercher son fils après onze ans d'absence et qu'elle va évincer.

Comment avez-vous procédé pratiquement pour écrire cette adaptation qui a toute son originalité et sa légitimité avec fidélité au roman et en vous démarquant par rapport au film ?

Xavier Jaillard : L'approche théâtrale est totalement différente de celle faite par le cinéma qui peut utiliser l'ellipse, le flash back, le non-dit avec le gros plan, alors que sur scène les choses se passent dans l'ordre de celui les regardent et cela dure deux heures dix. L'écriture théâtrale diffère à la fois de l'écriture littéraire et de l'écriture cinématographique. Cependant, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir tronqué l'histoire car j'ai conservé ce qu'il m'a paru possible de garder à l'intérieur d'une histoire qui se raconte sur une scène.

Quand cette adaptation a été terminée comment avez-vous procédé pour donner corps au projet et notamment pour trouver la distribution ?

Xavier Jaillard : Répondre à votre question nécessiterait des heures parce que ce fût une longue gestation avec un accouchement difficile. En premier lieu, il a été très long d'obtenir les droits en raison de l'existence d'une tentative déjà ancienne, qui vous n'allez pas me croire, était une comédie musicale. Cette longue aventure, qui a duré plusieurs années, a débouché positivement grâce à l'aide des Editions Gallimard, et de Prune Berge, notamment, à qui je présente publiquement mes remerciements.

Ensuite, il a fallu présenter une distribution puisque la première étape est l'obtention conditionnelle des droits moraux auprès des ayant droits qui ne deviennent effectifs qu'après la présentation du projet avec le metteur en scène, la distribution, le lieu qui sont soumis à agrément. Tout cela représente bien des divagations et il y a eu un projet me proposant comme interprète principal Régine et comme metteur en scène Alfredo Arias. J'ai cependant longuement prospecté et c'est Myriam Boyer qui s'est imposée toute seule quand je l'ai rencontrée par l'intermédiaire d'un de mes amis.

Restait ensuite le rôle important du petit garçon Momo. Ce qui nous posait un gros souci en raison de la législation sur le travail des enfants comédiens qui implique que nous ayons trois pour assurer une alternance dans la mesure où ce sont des enfants scolarisables. Vous vous doutez qu'en trouver un c'est difficile, en trouver deux élèves relève de l'exploit et en trouver 3 est infaisable. De plus, l'alternance ne satisfait pas réellement le public qui ne voit jamais celui qu'il voulait voir.

Nous avons donc beaucoup "pataugé" jusqu'à ma rencontre avec le metteur en scène Didier Long qui est la chance de ce spectacle avec le fait que le Théâtre Marigny, qui est un théâtre de notoriété, a demandé ce spectacle. Didier Long a eu l'idée, avec son assistance Anne Rotenberg, de regarder l'actualité cinématographique et il a engagé le petit Aymen Saidi, qui avait été nominé aux Césars 2006 dans la catégorie Meilleur espoir. Je dis "petit" mais il a 20 ans et il a un physique très juvénile avec dans l'œil une sorte de naïveté et de fragilité qui permet de satisfaire aux exigences du rôle. Ce garçon nous a vraiment surpris car c'est une révélation. Je pense qu'il faut se souvenir de son nom.

Comment avez-vous obtenu l'accord de Myriam Boyer ?

Xavier Jaillard : Elle a donné un accord immédiat sans réserve en disant : "C'est pour moi, c'est pour moi !" et c'était bien pour elle. A l'expérience, elle avait raison car de plus elle est très proche du monde très dur dépeint dans "La vie devant soi" et connaissait l'environnement familial de Romain Gary. Elle a totalement investi le personnage de Madame Rosa et les critiques sont unanimes quant à sa performance qui est extraordinaire !

Parmi les comédiennes de sa génération, on ne voit guère qui aurait pu tenir ce rôle.

Xavier Jaillard : Il y a certes d'autres comédiennes de sa tranche d'âge qui sont talentueuses mais je ne vois pas laquelle aurait pu parvenir à ce qu'elle fait sur scène. Elle se détruit sur scène. Car non seulement elle se vieillit et s'enlaidit mais elle devient folle et y meurt aussi et le ressenti est bouleversant. A la fin de la pièce, le personnage, victime d'attaques cérébrales, est frappé de consternation et elle apparaît en prostituée dans un tel état que cela pourrait provoquer le rire. Or jamais personne n'a même eu envie de sourire. En revanche, j'ai vu des spectateurs émus aux larmes.

Vous figurez également dans la distribution puisque vous jouez le rôle du docteur Katz.

Xavier Jaillard : Oui, il s'agit d'un rôle épisodique car l'histoire essentielle est celle d'un grand amour entre une vielle juive et un enfant arabe qui sous tend un message d'amour et de tolérance qui est une des raisons pour laquelle ce livre m'a ému.

Ce sont des thèmes encore d'actualité.

Xavier Jaillard : Je pense que le terme "encore" n'est pas approprié. J'ai travaillé sur le texte d'un auteur qui avait nettement quarante ans d'avance.

En termes de programmation, que se passera-t-il après le Théâtre Marigny ?

Xavier Jaillard : Pour le moment, nous sommes programmés jusqu'à fin décembre 2007 et dans un théâtre privé des prolongations sont possibles en cas de succès. Nous sommes début novembre, donc il est encore un peu tôt pour savoir si nous continuerons. En revanche, il est déjà certain qu'il y aura une tournée. Pour ma part, je souhaite bien évidemment que le spectacle continue à Paris et comme nous avons du monde, nous pouvons l'espérer.

 

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