On est que lundi soir mais c’est déjà la course dès la sortie du bureau parce que, lorsque l’on a sa place pour le festival des Inrocks, mieux vaut se pointer à l’heure de début des concerts indiquée et ne pas compter sur l’indulgence des organisateurs via à vis d’un public peu pressé. J’ai déjà pu le constater lors de la soirée d’ouverture jeudi à la Cigale. C’est donc en fonction marche rapide que je me dirige vers la sortie du métro pour me rendre compte que 5 minutes plus tôt il était déjà 19h.
Bon mais ça va, je n’ai plus qu’à passer en mode sprint pour finir et ça devrait le faire. Mais c’est bien sûr sans compter sur la perte totale et subite de mon sens de l’orientation ! (comment ça je suis une fille ?) Je me prends donc à errer comme une âme en peine dans cet immense et beaucoup trop obscur parc de la Villette où je ne fais donc pas du tout la maligne. Bref, il est cette fois plutôt dans les 19h30 lorsque les tourniquets du Zénith tournent enfin pour moi.
En faisant des calculs compliqués, je m’autorise à penser que puisqu’il n’y a ce soir que quatre groupes, il est possiblement possible que la ponctualité militaire n’ait pour une fois pas été complètement respectée. Encore pleine d’espoir, j’agresse donc le premier venu pour lui demander entre deux reprises de mon souffle si les festivités n’ont bien pas encore commencé, comptant ainsi orienter sa réponse.
C’est donc avec une mine toute déconfite que j’accueille un : "Ah si, le premier groupe vient tout juste de terminer". Et m…… "et c’était quoi au moins ?". "Les New Puritans". Tant qu’à en être là, on peut poursuivre un peu la conversation, alors : "et tu as trouvé ça comment ?", "bof, vraiment pas génial, le chanteur semblait juste sorti d’une cour d’école".. Bon, je me console en me persuadant que je n’ai a priori pas loupé grand-chose.
Et puis du coup je peste un peu car apparemment les changements de plateau traînent en longueur et il faut attendre un bon moment avant que les Does it offend you, yeah ? (vous aurez noté comme moi la grande tendance des groupes en yeah) ne montent sur scène. J’avoue, je suis une totale néophyte alors je prends le temps d’appréhender la chose. Pas si facilement descriptible en fait, comme Daft Punk, comme Justice, il s’agit certes ici aussi d’un duo d’électroniciens. Jusque là tout va bien.
On les comparerait bien surtout aux premiers, mais ils semblent assumer cela plutôt bien car ils ne se gênent pas pour utiliser plusieurs samples de leurs morceaux. Néanmoins la ressemblance n’est pas non plus si flagrante, en fait le son des Does it offend you, yeah ? sonne plus dur, bien plus rock. ça me demande un peu de temps mais je finis par apprécier, malheureusement la clepsydre est déjà presqu’écoulée et craignant sans doute de rester enfermés dans ce Zénith un peu trop froid, le duo s’échappe sans espoir de retour. Je n’ai plus qu’à espérer les revoir bientôt !
Parce que oui, je ne l’ai pas encore mentionné, mais si je trouve que le Zénith ne brille de manière générale pas par sa convivialité, même lorsqu’il affiche complet, ce lundi soir où à peine 4 000 spectateurs y sont réunis (si ça vous semble déjà beaucoup, sachez qu’il en manque encore 2000 pour remplir la salle), il est d’autant plus triste.
Je suis donc heureuse de voir monter sur scène la joyeuse colonie d’I’m from Barcelona pour mettre un peu de baume dans les cœurs. Avec des animateurs comme eux on se croirait au Club Med et c’est kermesse party assurée !
Des ballons de baudruche en veux tu en voilà partout sur la scène, des lancers de confettis, on ne dira pas que les nordiques n’ont pas le sens des festivités et de la mise en scène ! On pourra certes ne pas accrocher réellement à cette ambiance chorale bon enfant, à une pop un peu gentille, à des mélodies un peu légères, mais il y a une chose qu’on ne pourra pas leur nier : ils respirent et communiquent une vraie joie de vivre semblant nous crier quelque chose du genre "aimez-vous les uns les autres" ou "faites l’amour pas la guerre".
Bref, j’ai bien envie d’y croire alors, comme la plupart des gens autour de moi, je me prends à danser avec un espèce de sourire niais sur le visage qui ne me quittera qu’à la fin du concert.
Toujours pas de rappel et après la reprise de leur tube "lalalalalalala … from Bar-ce-lo-na !" façon plus électro ils nous quittent mais laissent le public plutôt content et prêt à attendre de pied ferme la tête d’affiche de la soirée, les Bloc Party.
La prestation de ces derniers ne décevra pas, même si le groupe va surtout jouer les morceaux de son second album (pas de bol pour moi, je connais surtout le premier). Ce second opus n’a pas été très bien accueilli par la critique, pourtant je trouve que sur scène le groupe le défend bien, grâce notamment au charisme du chanteur, à la maîtrise du rythme et la puissance du son qui ont bâti leur réputation.
On ne peut pas dire pour autant que le groupe déchaîne la foule, puisque foule il n’y a pas vraiment, mais surtout parce que le public est un peu trop sage comme souvent dans ce genre d’événement un peu trop parisien branchouille.
Néanmoins, à l’exception de mon voisin qui recule, craignant sans doute que, dans mon enthousiasme qui va crescendo, je ne finisse par lui sauter sur les pieds, tout le monde se met au diapason de la danse quand s’élèvent les premières notes de l’archi-tubesque "Banquet". Habitués de la sorte depuis le début on aurait à peine osé le réclamer et pourtant, petits veinards que l’on est, les Bloc Party nous font l’honneur d’un rappel !
Incroyable, nous voilà gratifiés de quatre morceaux supplémentaires qui nous assurent enfin un dernier concert digne de ce nom ! Merci et bonne nuit les Inrocks ! |