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Le Divan du Monde  (Paris)  16 novembre 2007

Apéro kir breton et galettes de blé noir vendredi au Divan du Monde pour une soirée spéciale "Brezih attacks". C’est le duo Maïon et Wenn qui tenait la vedette. Retour sur un phénomène naissant.

"Maïon et Wen vous parlent d’amour, avec du poil autour". Refrain d’un de leurs morceaux, la phrase résume aussi parfaitement l’esprit du répertoire de ce duo de nénettes bien barrées.

Maïon et Wenn, c’est Marion pour Mayon, l’espèce de dingue extravertie sur son tabouret et Gwen pour Wenn, la cynique au piano. Maïon et Wenn c’est aussi et d’abord deux bonnes copines réunies par une même envie : faire de la musique sans se prendre la tête. Surtout pas parisienne, elles débarquent fièrement ce vendredi de leur Bretagne profonde "de Botmeur et Plounéour-Ménez" plus précisément. Elles n’hésitent d’ailleurs pas à forcer le trait sur leurs origines, accent breton en sus, devant le public du Divan du Monde qui n’a sûrement pas plus entendu parler de ces bleds que du problème du recul de la mer morte en Jordanie, mais que ça fait bien marrer.

C’est très vite assez clair, elles ne sont pas ici pour se la jouer. Ce qu’elles exècrent : les "pauv’filles, égocentriques, hystériques", celles "qui lisent Psychologie pour faire le point dans [leur] vie". Elles c’est sûr, elles finiront « toutes seules mascara coulant sur [leur] gueule". Non Maïon et Wenn ce serait plutôt un hymne au naturel avec du poil autour justement.

Sans complexes, une des chansons égrène mêmes leurs "caractéristiques" les moins classes et on est ainsi content d’apprendre que Maïon a de l’eczéma dans les oreilles ou que toutes deux grincent des dents dans leur sommeil (démonstration à l’appui), N’espérez donc pas, quand vous venez les voir en concert, y trouver deux minettes tendance « frange-leggings-bermuda », vous seriez sérieusement déçus. En jean et baskets,-elles ont les mêmes et les exhibent fièrement- ou encore mieux, en maillots de basket taille XXXL, elles c’est comme ça qu’elles sont sexy.

Aucun tabou, du moment que c’est fait avec humour, ça semble être leur credo. Un humour souvent noir, cynique, qui pourrait en déranger certains quand il est poussé loin, mais qui fait généralement l’unanimité dans la salle.

Leur sujet fétiche : l’amouuuur ! Vache, triste, réaliste, gnangnan (le premier morceau du concert donne le ton : "tu es beau et je suis belle, c’est l’amour éternel"), il est décliné à toutes les sauces avec un zeste de sexe pour encore plus de piment (apothéose trash du show quand intervient un kiki moine un peu trop excité …)

Avec Maïon et Wenn vous l’aurez compris, on baigne davantage dans l’ambiance cabaret que dans celle d’un simple concert bien cadré, bien calé, sans risque de débordement. Ces filles chantent certes pourtant, et elles chantent juste et bien tant qu’à faire, leurs deux voix s’alliant parfaitement. Wenn est aussi une excellente musicienne qui regrette un peu que le public s’émerveille davantage devant une Maïon "qui joue trois notes de xylo alors qu’[elle-même s’est] tapée 13 ans de piano".

Mais surtout, elles parlent. Jamais trop car ça fait complètement partie du spectacle, mais beaucoup. Explications délirantes, pétages de plombs de Maïon (qui, faut-il le préciser, est comédienne depuis de longues années), réflexions désabusées de Wenn, injonctions au public. Malheureusement ce vendredi au Divan du Monde, la qualité du son est à déplorer et beaucoup de leurs sketches tombent un peu en désuétude dans l’espèce de brouhaha en fond sonore de la salle.

Peu enclines à se confiner dans un seul genre, elles passent de la chanson, simple accompagnement au piano, quelques touches jazzy, digressions complètement punk, à une impromptue démonstration de hip-hop. Le ton reste lui inchangé et c’est en toute simplicité qu’elles introduisent cette transition : « on va faire comme dans les clips de rap avec des connasses en maillots de bain qui lavent des bagnoles. "Profitez-en pour mater notre cul !". Accompagné de DJ Blunt aux platines, elles envoient "la purée" et ça fonctionne plutôt très bien. Les Svinkels peuvent commencer à flipper, la relève féminine semble en très bonne voie !

En conclusion, Maïon et Wenn c’est une sorte d’objet sonore non identifié, une espèce de spectacle anti-conformiste en voie de disparition, un genre hétéroclite qui ne rentre dans aucune case. En bref ça ne ressemble à rien de ce qu’on peut voir en ce moment et ça fait du bien !

 

En savoir plus :

Le site officiel de Maïon et Wenn

Crédit photo : SLB


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