Après la programmation gargantuesque du week-end précédent, voici venu le temps de célébrer dignement la fin de l’édition 2007. Un lundi soir à l’Olympia, tous tambours et trompettes dehors !
La pop suédoise se porte bien. Merci pour elle. En effet, après être restée cantonnée des années durant en Scandinavie, celle-ci n’en finit plus de s’exporter, d’envahir le monde et d’épater la galerie.
Parmi cette noria de groupes, I’m From Barcelona, les Concretes ou encore Loney Dear, à qui incombe la tâche d’ouvrir la soirée.
Formation assemblée autour d’un seul homme, Emil Svanängen, Loney Dear a publié subrepticement l’an passé une délicieuse galette pop Loney Noir après une série d’enregistrements autoproduits. Manifestement néophyte, le public tombe rapidement sous le charme des suédois ; la communication omniprésente ajoutant évidemment à la réussite du set.
Que serait ensuite le festival des Inrocks sans ces inévitables ratages ?
Ce soir, c’est Remi Nicole qui s’y colle. L’instant idéal pour chercher un peu de ravitaillement. Erreur de casting flagrante, la jeune anglaise alterne titres rock sans grande originalité, balades dénuées de consistance et déclarations futiles sur sa journée de shopping. Une fois encore, le public ne s’y trompe pas, réservant un accueil plus que poli à la demoiselle.
On l’aurait imaginé directement précéder Devendra mais c’est finalement plus tôt que Beirut fait son apparition.
Quoi dire de plus sur Zach Condon, jeune phénomène américain originaire du Nouveau Mexique seulement âgé d’une petite vingtaine d’années. Qu’il a quasiment remis au goût du jour, à lui presque tout seul, la musique traditionnelle des Balkans ? Qu’il s’avère doté d’un talent d’écriture jamais mis en défaut ? Que son big band scénique possède un potentiel considérable dans l’entraînement des foules ? Que ses déchirantes interventions à la trompette tireraient même des larmes aux enfants ?
Malgré l’ouverture sur "Nantes" extrait de son dernier disque The Flying Club Cup, Beirut consacrera la majorité de son set à son premier album Gulag Orkestar. Dispensant des versions ahurissantes de ses titres phares : "Postcard From Italy", "The Gulag Orkestar" ou encore "Brandenburg". Une façon de réécrire l’histoire après son passage avorté à la Boule Noire l’an passé?
Contre toute attente et malgré sa brièveté, cette prestation marquera plus encore les esprits que son Trabendo en juin dernier.
A peine remis de nos émotions, voici le bien nommé Andrew Bird.
Quarante minutes durant, le garçon dévoilera une vaste palette de talents, empilant les boucles au sampler pour achever ses morceaux sur de magnifiques envolées lyriques. Le plus incroyable restant cette faculté, ce don pour le sifflement. Epatant.
Dernière ligne droite avec Devendra Banhart.
A l’ouverture du rideau, les spectateurs découvrent un Devendra inattendu : barbe taillée, cheveux attachés. On entendra même fuser un jubilatoire "il est propre ce soir".
Le barde folk préfère jouer carte sur table d’entrée : pas question de reproduire le set formaté et étriqué de l’édition 2005, lui et son groupe ont envie de jouer. Et d’attaquer par "Sea Horse" morceau de bravoure de son dernier album s’étirant sur plus de huit minutes. Set majoritairement dédié à Smokey Rolls Down Thunder Canyon donc avec néanmoins quelques incursions dans son répertoire passé ("Long Hair Child" ou encore "Feel Just Like A Child").
Tout comme pour Beirut, la prestation proposée ce soir s’élèvera plus haut encore que celle donnée quelques mois plus tôt à l’Européen dans des conditions pourtant idéales.
|