Depuis
quelques mois, il est désormais devenu inutile de présenter Dionysos,
référence scénique ultime du rock français …
et pourtant … bien de l’eau a coulé sous les ponts de Valence
(et d’ailleurs) depuis les débuts du groupe une dizaine d’années
auparavant. Des premiers incroyables disques auto-produits (Happening Song
, The Sun Is Blue Like The Eggs In Winter ) à Haiku
, lo-fi français complètement génial, la discographie du
groupe passe au second plan, véritablement adulé par un cercle
de fans hardcores, colportant à qui veut l’incroyable réputation
scénique de la formation. Trois ans plus tard, c’est en compagnie
de Steve Albini que le groupe accouchera de son grand œuvre, le magnifique
Western Sous Le Neige , certes éloigné du bricolage des
débuts au grand dame de certains mais au final une franche réussite.
Dans la foulée, on découvrait début 2002 à Trappes
ou au Trabendo, un groupe nouveau s’engageant, sans probablement le savoir,
dans une tournée de plus de dix-huit mois, encore hésitant avec
ses nouvelles chansons devant un public passablement dérouté :
‘une chanson sur John Mc Enroe ?? pourquoi pas …’. Pourtant
la sauce va prendre, probablement au-delà de leurs espérances
les plus folles, et après les festivals d’été, c’est
un tout autre groupe (une machine de guerre serait plus à propos) qui
vient terrasser la Cigale en novembre aux Inrocks sauvant du même coup
une bien triste soirée. Après quasiment un an sur les routes,
le groupe se produit à l’occasion de quelques shows confidentiels
en acoustique suivi par un set époustouflant à l’Olympia
mi-mai avant de s’attaquer une nouvelle fois aux festivals d’été.
La parution d’un (deux en réalité) album live arrive donc
en toute logique à point nommé. Du volume acoustique, on retiendra
principalement l’éclairage nouveau donné à la dernière
livraison (Western Sous La Neige) et l’occasion de voir réinterprétée
quelques vieilleries des débuts ("Polar Girl" , "Broken
Tit’s" , "Arthur" ou encore "45
tours" ). En somme, un disque destiné à leur détracteurs
pour qui la démesure scénique occulte la musique : nombre de chansons
dépouillées, mises à nues révélant leur véritable
charme – "Song For Jedi" , "Anorak"
-. Cependant, malgré l’indéniable réussite du premier
tome de ce Whatever The Weather , le véritable
trésor se cache dans la version ‘électrique’, qui
malgré la pauvreté des informations du livret, semble provenir
du concert du 16 mai 2003 à l’Olympia. Playlist agencée
à la manière d’un concert, entame sur "I Love You",
Dionysos balaye son dernier album ("Don Diego 2000" , "Longboard
Blues" , "Mc Enroe’s Poetry" ), cite par
deux fois le répertoire d’autrui ("I Put A Spell On You"
de Screaming Jay Hawkins et "Thank You Satan" de
Léo Ferré), revient sur ses anciens succès ("Coccinelle"
, "Wet" , "Can I" ) avant un final a cappella
sur "Wedding Idea" : une heure vingt de bonheur sans cesse
renouvelé d’autant plus appréciable pour qui a déjà
assisté à un de leurs concerts. |