Larry Clark, cinéaste américain, vient de sortir sur les écrans son dernier film réalisé sous le titre collectif de "Destricted" dans lequel il poursuit son exploration du monde de l'adolescence dont il a contribué à forger le mythe.
En effet, la fascination pour le corps adolescent, son ambivalence tenant à sa sensualité et à sa fragilité, et pour la crise adolescente avec ses dérives, symptôme du malaise sociétal, s'avère une thématique récurrente dans son travail. Une thématique dont il est le précurseur et qui sera reprise par d'autres réalisateurs comme Gus Van Sant.
Cette thématique, que l'on retrouve dans quasiment toutes ses réalisations, trouve sa source dans sa propre vie alors que, jeune adulte, il devient acteur et, d'une certaine manière ambiguë, spectateur du mal de vivre de la jeunesse dans l’Amérique profonde des années 60 en le fixant sur papier glacé.
Car Larry Clark a commencé par la photographie et ce sont ses premiers clichés, parus dans le recueil "Tulsa 1963-1971", qui font aujourd'hui l'objet d'une exposition éponyme à la Maison Européenne de la Photographie.
Un recueil relevant autant de l'étude documentaire que de l'autoportrait, qui fit un effet choc lors de sa parution en ce qu'il montrait des portraits d'adolescents face aux expériences extrêmes, prisonniers du triangle infernal "sexe-drogue-violence".
Des portraits en noir et blanc troublants qui suintent le désoeuvrement, l'ennui, le mal être, le désespoir placide mais aussi la violence et le morbide comme quête de la recherche de soi.
Pour certains, le postulat "Dead is more perfect than life" s'est rapidement concrétisé comme l'indique la mention "dead in" sous leur portrait. Pour Larry Clak s'est devenu le titre d'un essai.
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