Le temps se radoucit, la chronique single s'enflamme! Du bon et du beaucoup moins bon ce mois-ci...
Dans la famille musique expérimentale douce et fragile, je demande Efterklang.
Digne frères des Mum, Under Byen, Khonnor, Colleen ou autres Hood. La formation danoise livre un nouvel mini Lp, baptisé "Under Giant Trees", qui, dans la veine de Tripper, premier album de la formation paru en 2004, repousse toujours un peu plus les limites de la recherche musicale et de l'expérimentation.
Cinq titres fracturés, presque uniquement instrumental, ayant toutes pour bases un accord ou un brin de mélodie et auquel s'ajoute des parties pianos, des voix masculines comme féminines, de la harpe ou même du xylophone. Un objet étrange et intriguant, comme si chaque note habilement jouée révélait une partie du secret Efterklang.
Les danois livrent donc là une belle introduction et un bel avant goût de l'album Parades, sorti récemment en France. Sous la magnifique pochette d'"Under Giant Trees" se cache un échantillon de nuage, douillet et léger. Ouvrez donc délicatement cet objet, posez le sur votre platine puis allongez vous pour en savourer chaque seconde: effet planant garanti! Nous voilà en plein vol, mais une chute violente nous amène au ras des pâquerettes. Baptisons cela l'effet Van Den Love...
L'exemple de Efterklang parle de lui même mais celui de Van Den Love parle encore plus de lui même: les meilleurs groupes ne sont pas forcément ceux qui sont signés et distribués massivement...
Preuve en est donc avec Van Den Love et son single "La Bouche".
Rappelez vous du Compte de Fourques, un auteur/compositeur/interprète aux paroles rasoirs et faussement intelligentes... Van Den Love, groupe de Nevers, se rapproche encore plus de cette rapide description. Un air de déjà vu se dégage, les paroles frisent le ridicule (si vous me trouvez injuste, lisez juste les paroles de morceaux comme "La Bouche" ou "Le Goût Du Fruit"...), tout comme le musique : l'ensemble touche donc du doigt le pathétique.
Quatre titres qui ne peuvent que contredire les plus chauvins d'entre nous qui crient haut et fort que le rock français (chanté en français) se porte bien. A éviter à tout prix.
Suite à une vague de sélections, le label Because Music a choisi 8 des 348 groupes pré-sélectionnés pour figurer sur la compilation Diesel Music Contest.
Distribué gratuitement à 20 000 exemplaires dans toute la France, la compilation Diesel:U:Music est l'occasion de (re)découvrir des groupes bien souvent plus que prometteur : Goshtown et son hip hop efficace et inquiétant, Calame et sa musique d'ambiance agréable, Amen Birdmen et son riff aussi rageur que sexy, l'excellente surprise Lippie et le morceau "First Way", véritable découverte de ce Ep, le duo Twice qui confirme les espoirs fondés en lui suite à sélection pour le CQFD des Inrockuptibles 2007, le hip hop quelque peu fade d'Eclektik, l'électro saturé de The Toxic Avenger (sans aucun doute le meilleur titre avec celui de Lippie sur ce Cd 8 Titres) ou encore la pop mélancolique et lente des Exit.
C'est d'ailleurs sans surprise que l'on apprend The Toxic Avengers et Goshtown ont été sélectionnés pour la finale, organisé à Londres, grâce au vote des internautes. Jolie initiative!
Vif succès pour les Fields aussi, avec le single "If You Fail We All Fail", extrait de leur excellent Everything Last Winter.
Ce groupe anglo-islandais, ayant déclenché un des buzz les plus retentissants de cette année 2007, livre ici une pop song aux riffs acérés, à la mélodie crispante et à l'ambiance toujours à la limite de l'oppressant.
L'alternance entre la voix timide de Nick Peill, leader chanteur guitariste du groupe et la voix cristalline de l’Islandaise Thorunn Antonia, également pianiste au sein de la formation, donne une véritable identité à ce single.
L'indie rock des Fields séduit et charme ici, à grands renforts de mélodies accrocheuses et de nappes de claviers. On attend le second album du groupe avec impatience; avec un premier effort de cette volée, la suite promet d'être grandiose.
Il en va de même pour Folks.
Premier Ep pour le groupe parisien Folks, qui ne peut que laisser deviner des influences tel que Elliott Smith ou encore les Pixies (voir quelques relents de Nirvana parfois). Sélectionnés deux fois sur la compilation CQFD des Inrockuptibles (en 2004 sous le nom de Mayerling ; en 2005 sous leur nom actuel avec l'excellente et très pop "I’ve Been Near The Sun", présente sur ce EP).
Quatre titres aux atmosphères complémentaires, d'un beau voyage nous emmenant jusqu'à "Mexico", de la folk song avec "Seven Ways" (avec un nom de groupe comme celui-ci, il serait sans doute d'y échapper), jusqu'au plus aérien "Count Your Hair". Basse agréable, voix fine et douce, tout comme le jeu de guitare, batterie habilement frappée: on ne peut qu'être sous le charme de la musique de Folks.
Espérons que la magie de la musique de Folks reste intact sur scène: foncez donc les voir à l'occasion de l'un de leurs nombreux concerts parisiens! L'épreuve de la première production est ici passée haut la main!
Raul Midon est né à Embudo, New Mexico, d’un père Argentin (danseur professionnel) et d’une mère américaine. Ayant baigné dans le milieu artistique dès son plus jeune age, c'est tout naturellement qu'il apprend a jouer a de très nombreux instruments, passant des percussions à la guitare, malgré son handicap.
Sa passion pour les percussions Argentines et le jazz/blues américain ne le quitteront jamais, étant la base même de sa propre musique. Ce singer songwritter livre un premier album A World Within A World talentueux et prometteur, d'où est tiré ce single "Pick Somebody Up", single accompagné d'un Dvd avec le morceau joué live. Une pop song aux influences jazzy qui ne peut laisser indifférent.
Certains le comparent déjà avec Stevie Wonder (avec qui il a déjà collaboré), c'est vous dire l'ampleur du phénomène et le talent de Raul Midon. A découvrir donc! |