Vendredi chargé, intéressant, varié : un véritable tour du monde musical qui peut être relaté comme un voyage, le tour du monde en 8 heures.
Commençons evidemment par la Belgique et les Vedettes ! Folles majorettes, tournant seules ou avec Katerine, en chansons ou en happening, rien ne les arrête, surtout pas le gros délire sur la grande scène du hall 9. Trois parties dans le spectacle, entraînées par un monsieur Loyal et soutenues par la Secte Humaine (déjà vue hier avec le French Cowboy), nos 8 presque-majorettes chantent en tenue d'aérobic, dansent en majorette, et finissent en robes de mariées sous les yeux ébahis des spectateurs qui les auraient découvertes ce soir. Surement les invitées imprévisibles des futurs festivals de l'été 2008 et de nombreuses salles françaises.
Visite au Danemark
Grosse grosse surprise et coup de coeur immédiat pour le danois Prins Nitram. En robe de chambre et pyjama, il arrive, annoncé par un acolyte et se met à interpreter un magnifique morceau jazzy pop à la batterie, à la basse et au chant. Homme orchestre, il poursuit le concert en changeant les instruments, passant d'une ballade pop à la guitare en live sampling à un morceau a capella. L'an dernier nous avions découvert Son of Dave, dans un registre plus blues, cette année le maître est surpassé dans le genre, Prins Nitram faisant dix fois mieux dans un registre beaucoup plus varié et pop. Immanquable pour la beauté des mélodies et l'incroyable jeu (en particulier la basse-batterie-chant totalement unique et incroyable)
Invasion de la Grande-Bretagne
Véritablement le pays phare de cette programmation des Transmusicales. Presque le tiers des artistes de ce soir et même le tiers de tout le festival. Pourtant la diversité reste de mise si l'on compare les Indigo Moss à la limite de la country, avec banjos et guitares semi-caisses et les Dead Kids, qui n'ont de dead que le nom, punks sous ecstasy, dont le chanteur se ballade, saute, court, harrangue en vociférant ses paroles.
Kate Nash completera le tableau avec ses histoires toutes simples scandées avec un accent à couper au couteau qui captiveront une Cité pleine à craquer. Etrangement l'instrument choisi modifie son jeu : au clavier c'est rapide, virulent, tandis qu'à la guitare les chansons se font plus longues, plus lentes et sérieuses. Avouons une préférence pour le clavier à l'instar du tube Foundations qui se fera attendre mais prouvera une fois de plus la maestria de la jeune chanteuse dans la composition.
Citons enfin The Whip, promis comme la révélation de l'année, le renouveau des années Madchester, dans la lignée des Happy Mondays (du temps où Shaun se tenait encore debout) ou plutôt, à l'écoute de ce concert, de New Order tant les arrangements y font penser.
Non vraiment, on ne pourra pas dire le contraire, toutes les musiques anglaises sont franchement à la mode.
Départ pour les amériques
Ils sont attendus comme la surprise du festival, la curiosité dont on ne sait que penser mais qu'on a très envie dé découvrir. Un peu en retard mais accueillis par Mister Brossard himself, les Tiny Masters of Today, 13 et 11 ans arrivent sur scène sans grande assurance. Ce ne sont pas les rock stars qu'on pouvait imaginer mais des enfants jouant sur des instruments un peu grands pour eux. On s'attendait à des mini White Stripes mais ce ne sera malheureusement qu'un petit concert dans lequel on se retrouve presque un peu triste à force de voir ces deux jeunes rockeurs en danger devant le public. Bien loin de l'arrogance des jeunes pousses à la Second Sex ou Naast, ils semblent tout de même un peu trop jeunes pour l'exercice. Dommage...
Viva Mexico !
Dans leur pays ce sont des stars : pas étonnant, Rodrigo y Gabriela ont tout pour séduire. Fans de metal, ils n'ont pas abandonné cet amour quand ils se sont mis à la guitare flamenco. Et effectivement, leur musique, en duo accoustique, est truffée d'allusions à Metallica ou de reprises rock comme le grand Stairway to Heaven. Merveilleuse heure passée dans ce hall 9 par un public venu en masse voir les deux guitaristes révolutionner le genre et se servir de leurs six cordes aussi bien en percussions qu'en solo ultra rapide. L'un des meilleurs concerts de la soirée, plebiscité par le plus grand nombre.
Retour en France
Belle cuvée également cette année pour les groupes français. Commencons par Etienne de Crecy, tête d'affiche de la journée pour un nouveau superdiscount live totalement électronique et visuel. Perché au milieu d'un cube géant, le démarrage a de quoi suprendre. Set très electronique qui devient une experience visuelle rare, un projecteur rendant ce cube vivant par d'astucieux effets de lumières. La case d'Etienne de Crecy devient un coeur qui bat ou se retrouve à l'intérieur d'une structure où tout bouge.
Dans un autre style, pas forcément courant de nos jours dans notre pays, , l'ouverture des festivités avait été donnée par le groupe Papier Tigre sur un math rock avec beaucoup de chant et un trio guitare-basse-batterie enervé et agité.
Beaucoup d'influences albiniesques dans tout cela, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
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