Il est des artistes, que l'on découvre par hasard, dont l'univers capte notre attention instantanément. Sing Sing est de ceux-là.
Je l'ai découvert en levée de rideau des Gossip, lors du dernier festival des Inrockuptibles. Surpris de voir cet homme, accompagné de sa seule guitare, j'ai tout de suite été capté par ses lents déhanchements, sa voix grave et ses textes à la mélancolie si particulière.
J'ai cherché à retrouver trace de son disque. La recherche ne fut pas longue, il venait d'apparaître dans la nouvelle liste de disques à chroniquer de la semaine. Il n'y à pas de hasard. C'est donc avec ce souvenir de scène que j'ai écouté Ton Pire Cheval.
Tout y est, l'homme, sa voix, sa guitare, une quantité d'instruments additionnels venant enrichir des compositions à la simplicité bourrée d'efficacité. L'ensemble est très bien écrit, les textes sont dignes de Bukowski, la langue est maîtrisée.
Il y est question d'alcool de bois, de femmes fatales et létales, de combats de chiens. Un monde bien à lui, peuplé de personnages cherchant à oublier un ennui latent dans des produits, sinon illicites, du moins disponibles.
L'enregistrement est pertinent, les arrangements sont réglés comme du papier à musique. Il oscille entre le blues, un petit côté crooner à la Elvis ou Jon Spencer, mais lent, beaucoup plus lent, et la chanson française, enfin à sa manière. Sing Sing casse légèrement les codas du genre, ses refrains-couplets ne tombent pas toujours là ou on les attend, le charme vient aussi de là.
Ce cinq titre ne comporte pas moins de cinq perles qu'il me semble indispensable de découvrir.
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